Si l'hyperactivité est considérée avant tout comme un trouble mental, le terme même d'hyperactivité est maintenant utilisé de façon pratique dans le vocabulaire quotidien. Pour comprendre cette utilisation subitement répandue, il faut situer l'arrivée de ce terme dans le contexte de la société contemporaine et des différentes sphères sociales où ce terme intervient. Prenant exemple sur la théorie de l'analyse des différents champs linguistiques de Bourdieu, nous avons fait l'hypothèse que le terme hyperactivité, qu'il soit utilisé comme terme médical ou comme épithète, aurait un contenu symbolique similaire, étant donné son origine commune, soit le monde psy. Pour appuyer notre réflexion, nous avons choisi d'effectuer une analyse du discours dans la presse écrite québécoise. Ainsi, 118 articles parus entre 1997 et 2005 ont été sélectionnés. Nous avons posé comme seconde hypothèse que certaines caractéristiques journalistiques tel le type d'articles ou le type de journal influence le contenu discursif abordant la thématique de l'hyperactivité. Nous avons d'abord traité les articles à l'aide du logiciel d'analyse statistique dite textuelle ALCESTE. Quatre classes discursives des différents articles ont émergé: art et prise de position (1), une
politique pharmaceutique (2), une maladie mentale (3) et une vie à organiser (4). Chacune fut traitée par l'analyse de son contenu, par les différentes variables indépendantes et par sa représentation spatiale. Les premiers résultats ne montrèrent aucune variation qualitative au cours des 8 années étudiées et l'origine du support médiatique ne fut que faiblement reliée au contenu des mêmes articles, ce qui contredit notre deuxième hypothèse. Ensuite, une analyse en double croisé (classe 2 et classe 4 puis classe 1 et classe 3) fut effectuée. La première analyse a permis de montrer comment une certaine forme de pouvoir est à l'oeuvre par la responsabilisation de l'individu dans son « inadaptation ». La deuxième met en lumière le fait qu'au-delà de l'influence du pouvoir biomédical, contrairement à l'hypothèse formulée, le pouvoir entourant le phénomène discursif sur l'hyperactivité est multiple et dispersé. Finalement, nous avons constaté que le champ biomédical, davantage caractérisé par un discours zoèlogique, exerce certainement une influence, mais la responsabilité de la diffusion du terme hyperaclivité ne lui revient pas à lui seul, mais à des dynamiques sociales plus larges. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Hyperactivité, Santé mentale, Analyse du discours, Responsabilisation, Alceste, Biopouvoir, Presse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1187 |
Date | January 2008 |
Creators | Thibault-Bellerose, Anne |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1187/ |
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