La relation entre la France et les enfants d’immigrés peut être caractérisée par une « crise du don » jouant sur un plan symbolique et mettant en scène deux représentations opposées : celle d’une France qui se présente comme une créancière absolue ; celle des enfants d’immigrés pour qui c’est au contraire la France qui est en dette. Dans ce contexte, où chaque partie pense avoir plus donné que reçu, le don, ciment social sur lequel est bâtie chaque société, n’apparaît plus possible. Face au regard porté par une partie de la société française sur les enfants d’immigrés, qui s’apparente à ce que nous appelons le « surendettement symbolique », il y a différentes formes de réponses possibles, comme l’acception du surendettement, ou au contraire sa contestation. Cette thèse s’intéresse plus particulièrement à la réponse du ressentiment, qui aboutit au renversement du surendettement symbolique, et donc à la représentation d’une France accablée par une dette insolvable. C’est ce positionnement particulier qui alimente la « crise du don » et cristallise les rapports sociaux dans les quartiers populaires et d’immigration. Conceptuellement, seul un événement tel que le pardon peut permettre de sortir de cette « crise du don ». Chercher à cacher les offenses, ou à les travestir en bonne œuvre, conduira ceux qui estiment en être les victimes à les déterrer, et au combat pour leur reconnaissance. Le pardon passe par une véritable reconnaissance des torts de la part de l’offenseur. L’offensé pourra, dans un second temps, libérer l’offenseur de sa dette en pardonnant. L’établissement de rapports sociaux libérés des contentieux du passé sera alors à nouveau possible. / The relationship between France and the children from immigration can be characterized by a “Crisis of the Gift”, playing at a symbolic level and staging two opposed representations: One where France is presenting itself as an absolute creditor; One where the children from immigration think instead that France is in debt. In this context where each party thinks it has given more than it has received, the Gift, which is the social cement on which every Society is built, does not appear to be possible.In front of the way some of the French Society look at those children, which seems like what we will call “the symbolic unsustainable debt”, there are different forms of possible answers, like accepting, or opposed to it, challenging it. This thesis is focused primarily on the response to the resentment that leads to the reversal of the symbolic unsustainable debt, and thus to the representation of a France overwhelmed by an unsustainable debt. It is this particular positioning that feeds the “crisis of the Gift” and crystallizes the social relations in the popular neighborhoods where the immigrants live.Conceptually, only an event such as forgiveness can lead to the end that “crisis of the Gift”. Trying to hide the offences, or distorting them into charity will lead the ones who believe to be the victims, to dig them out and to flight for their recognition. Forgiveness goes through a real acknowledgement of the faults by the offender. In forgiving, offended people will be able, in a second stage, to free the offenders from their debt. The settlement of social relations free from the litigations of the past will then be possible again.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA100074 |
Date | 02 June 2010 |
Creators | Rémy, Julien |
Contributors | Paris 10, Caillé, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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