À la fin du 19e siècle, Dr. Ramón y Cajal, un pionnier scientifique, a découvert les
éléments cellulaires individuels, appelés neurones, composant le système nerveux. Il a
également remarqué la complexité de ce système et a mentionné l’impossibilité de ces nouveaux
neurones à être intégrés dans le système nerveux adulte. Une de ses citations reconnues : “Dans
les centres adultes, les chemins nerveux sont fixes, terminés, immuables. Tout doit mourir, rien
ne peut être régénérer” est représentative du dogme de l’époque (Ramón y Cajal 1928).
D’importantes études effectuées dans les années 1960-1970 suggèrent un point de vue différent.
Il a été démontré que les nouveaux neurones peuvent être générés à l’âge adulte, mais cette
découverte a créé un scepticisme omniprésent au sein de la communauté scientifique. Il a fallu
30 ans pour que le concept de neurogenèse adulte soit largement accepté. Cette découverte, en
plus de nombreuses avancées techniques, a ouvert la porte à de nouvelles cibles thérapeutiques
potentielles pour les maladies neurodégénératives. Les cellules souches neurales (CSNs) adultes
résident principalement dans deux niches du cerveau : la zone sous-ventriculaire des ventricules
latéraux et le gyrus dentelé de l’hippocampe. En condition physiologique, le niveau de
neurogenèse est relativement élevé dans la zone sous-ventriculaire contrairement à
l’hippocampe où certaines étapes sont limitantes. En revanche, la moelle épinière est plutôt
définie comme un environnement en quiescence.
Une des principales questions qui a été soulevée suite à ces découvertes est : comment
peut-on activer les CSNs adultes afin d’augmenter les niveaux de neurogenèse ? Dans
l’hippocampe, la capacité de l’environnement enrichi (incluant la stimulation cognitive,
l’exercice et les interactions sociales) à promouvoir la neurogenèse hippocampale a déjà été
démontrée. La plasticité de cette région est importante, car elle peut jouer un rôle clé dans la
récupération de déficits au niveau de la mémoire et l’apprentissage. Dans la moelle épinière, des
études effectuées in vitro ont démontré que les cellules épendymaires situées autour du canal
central ont des capacités d’auto-renouvellement et de multipotence (neurones, astrocytes,
oligodendrocytes). Il est intéressant de noter qu’in vivo, suite à une lésion de la moelle épinière,
les cellules épendymaires sont activées, peuvent s’auto-renouveller, mais peuvent seulement
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donner naissance à des cellules de type gliale (astrocytes et oligodendrocytes). Cette nouvelle
fonction post-lésion démontre que la plasticité est encore possible dans un environnement en
quiescence et peut être exploité afin de développer des stratégies de réparation endogènes dans
la moelle épinière.
Les CSNs adultes jouent un rôle important dans le maintien des fonctions physiologiques
du cerveau sain et dans la réparation neuronale suite à une lésion. Cependant, il y a peu de
données sur les mécanismes qui permettent l'activation des CSNs en quiescence permettant de
maintenir ces fonctions. L'objectif général est d'élucider les mécanismes sous-jacents à
l'activation des CSNs dans le système nerveux central adulte. Pour répondre à cet objectif, nous
avons mis en place deux approches complémentaires chez les souris adultes : 1) L'activation des
CSNs hippocampales par l'environnement enrichi (EE) et 2) l'activation des CSNs de la moelle
épinière par la neuroinflammation suite à une lésion. De plus, 3) afin d’obtenir plus
d’information sur les mécanismes moléculaires de ces modèles, nous utiliserons des approches
transcriptomiques afin d’ouvrir de nouvelles perspectives.
Le premier projet consiste à établir de nouveaux mécanismes cellulaires et moléculaires
à travers lesquels l’environnement enrichi module la plasticité du cerveau adulte. Nous avons
tout d’abord évalué la contribution de chacune des composantes de l’environnement enrichi à la
neurogenèse hippocampale (Chapitre II). L’exercice volontaire promeut la neurogenèse, tandis
que le contexte social augmente l’activation neuronale. Par la suite, nous avons déterminé l’effet
de ces composantes sur les performances comportementales et sur le transcriptome à l’aide d’un
labyrinthe radial à huit bras afin d’évaluer la mémoire spatiale et un test de reconnaissante
d’objets nouveaux ainsi qu’un RNA-Seq, respectivement (Chapitre III). Les coureurs ont
démontré une mémoire spatiale de rappel à court-terme plus forte, tandis que les souris exposées
aux interactions sociales ont eu une plus grande flexibilité cognitive à abandonner leurs anciens
souvenirs. Étonnamment, l’analyse du RNA-Seq a permis d’identifier des différences claires
dans l’expression des transcripts entre les coureurs de courte et longue distance, en plus des
souris sociales (dans l’environnement complexe).
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Le second projet consiste à découvrir comment les cellules épendymaires acquièrent les
propriétés des CSNs in vitro ou la multipotence suite aux lésions in vivo (Chapitre IV). Une
analyse du RNA-Seq a révélé que le transforming growth factor-β1 (TGF-β1) agit comme un
régulateur, en amont des changements significatifs suite à une lésion de la moelle épinière. Nous
avons alors confirmé la présence de cette cytokine suite à la lésion et caractérisé son rôle sur la
prolifération, différentiation, et survie des cellules initiatrices de neurosphères de la moelle
épinière. Nos résultats suggèrent que TGF-β1 régule l’acquisition et l’expression des propriétés
de cellules souches sur les cellules épendymaires provenant de la moelle épinière. / At the end of the 19th century, Dr. Ramón y Cajal, a scientific pioneer, discovered that
the nervous system was composed of individual cellular elements, later called neurons. He also
noticed the complexity of this system and mentioned the impossibility of new neurons to be
integrated into the adult nervous system. One of his famous quotes: “In adult centers the nerve
paths are something fixed, ended, immutable. Everything may die, nothing may be regenerated”
is representative of the prevalent dogma at the time (Ramón y Cajal 1928). Key studies
conducted in the 1960-1970s suggested a different point of view. It was demonstrated that new
neurons could be born during adulthood, but this discovery created an omnipresent skepticism
in the scientific community. It took 30 years for the concept of adult neurogenesis to become
widely accepted. This discovery, along with more advanced techniques, opened doors to
potential therapeutic avenues for neurodegenerative diseases. Adult neural stem cells (NSCs)
reside mainly in two niches in the brain: the subventricular zone of the lateral ventricles and the
dentate gyrus of the hippocampus. Under normal conditions, neurogenesis level is relatively
high in the SVZ whereas some steps are rate-limiting in the hippocampus. In contrast, the spinal
cord is rather defined as a quiescent environment.
One of the main questions that arose from these discoveries is: how do you activate adult
NSCs in order to increase neurogenesis levels? In the hippocampus, environmental enrichment
(including cognitive stimulation, exercise and social interactions) has been shown to promote
hippocampal neurogenesis. The plasticity potential of this region is important as it could play a
crucial role in rescuing learning and memory deficits. In the spinal cord, studies conducted in
vitro demonstrated that ependymal cells found around the central canal have self-renewal and
multipotency capacities (neurons, astrocytes, oligodendrocytes). Interestingly, it turns out that
in vivo, following a spinal cord lesion, ependymal cells become activated, can self-replicate, but
can only give rise to glia cell fate (astrocytes and oligodendrocytes). This new post-injury
function shows that plasticity can still occur in a quiescent environment and could be exploited
to develop endogenous spinal cord repair strategies.
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As mentioned above, NSCs play important roles in normal brain function and neural
repair following injury. However, little information is known about how a quiescent NSC
becomes activated in order to perform these functions. The general objective of this project was
to investigate the mechanisms underlying activation of neural stem cells in the adult central
nervous system. My specific aims were to address this question using adult mice in two
complementary models: 1) activation of hippocampal NSCs by environmental enrichment, and
2) activation of spinal cord NSCs by injury-induced neuroinflammation. Moreover, 3) to gain
new insights into the molecular mechanisms of these models, we will perform transcriptomics
studies to open new lines of investigation.
The first project is expected to provide us with new insights into the basic cellular and
molecular mechanisms through which environmental enrichment modulates adult brain
plasticity. We first evaluated the contribution of individual environmental enrichment
components to hippocampal neurogenesis (Chapter II). Voluntary exercise promotes
neurogenesis, whereas a social context increases neuronal activation. We then determined the
effect of these components on behavioural performances and transcriptome using an eight-arm
radial maze to assess spatial memory, novel object recognition, and RNA-Seq, respectively
(Chapter III). Runners show stronger spatial short-term memory recall, whereas mice exposed
to social interactions had a better cognitive flexibility to abandon old memory. Surprisingly,
RNA-Seq analysis indicated clear differences in the expression of modified transcripts between
low runners and high runners, as well as for social interacting mice (within the complex
environment).
The second project consists of discovering how ependymal cells acquire NSC properties
in vitro or multipotentiality following lesions in vivo. A RNA-Seq analysis revealed that the
transforming growth factor-β1 (TGF-β1) acts as an upstream regulator of significant changes
following spinal cord injury (Chapter IV). We therefore confirmed the presence of this cytokine
after lesion and investigated its role on proliferation, differentiation, and survival of
neurosphere-initiating cells from the spinal cord. Our results suggest that TGF-β1 regulates the
acquisition and expression of stem cell properties of spinal cord-derived ependymal cells.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/15972 |
Date | 04 1900 |
Creators | Grégoire, Catherine-Alexandra |
Contributors | Fernandes, Karl J.L. |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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