Cette thèse explore l'élargissement du champ d’analyse de la science économique hors de ses frontières traditionnelles, vers l’étude de phénomènes aussi divers que la discrimination, le comportement politique ou encore les comportements familiaux. Nous soutenons qu’une telle évolution s’accompagna de l’élargissement du domaine d’intervention de l’Etat aux Etats-Unis à partir de la deuxième moitié des années 1940, qui stimula l’émergence de questions « aux frontières » des sciences sociales. Ainsi, la perception de ce qui relève de l’économique, du social ou du politique s’en trouva brouillée. En retour, ces évolutions favorisèrent le franchissement des barrières disciplinaires par les économistes. Nous identifions trois étapes distinctes dans l’évolution du champ d’analyse de la science économique. Premièrement, dans un contexte marqué par la Guerre Froide, les économistes s’intéressèrent aux questions relevant du domaine traditionnel de la science politique, telles que celles du choix collectif. Deuxièmement, a partir du début des années 1960, mais surtout durant le mandat de Lyndon Johnson, les économistes s’intéressèrent progressivement à l’étude des problèmes sociaux en lien avec la notion de pauvreté, tels que la discrimination, l’éducation, le crime ou encore la santé. Enfin, dans les années 1970, le dernier stade de l’évolution des frontières de la science économique fut marqué par la disparition progressive de barrières thématiques a priori. Forts du succès de leurs analyses du politique et du social, certains économistes défendirent l’idée que leur discipline n’était plus définie par un domaine d’analyse, mais par ses outils. / This thesis studies the expansion of the scope of economics to the study of phenomena traditionally considered to lie outside of the domain of economics. We claim that such a development came with the expansion of the domain of government intervention from the late 1940s on, which raised interdisciplinary questions. What was considered to be “economic”, “social” or “political” phenomena evolved and blurred. In return, this stimulated economists to overstep the traditional disciplinary boundaries. We identify three steps in the expansion of the scope of economics. First, in the context of the Cold War society, economists progressively studied political phenomena such as the problem of collective choice. Second, in the 1960s, and more precisely during Lyndon Johnson’s presidency, economists became progressively interested in the study of social problems related to the notion of poverty, such as discrimination, education, crime or public health. Finally, in the 1970s, the last step of the development of the scope of economics was characterized by the progressive fading of any a priori disciplinary boundaries. Vindicated by the success of their economic approach to political and social phenomena, some economists argued that their discipline was not defined by its field of analysis, but rather by its tools.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009LYO22008 |
Date | 14 May 2009 |
Creators | Fleury, Jean-Baptiste |
Contributors | Lyon 2, Potier, Jean-Pierre, Fontaine, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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