Les philosophes du langage des années soixante-dix et quatre-vingt ont fait resurgir une problématique qui avait déjà intéressé Aristote, la métaphore. La métaphore est un phénomène mystérieux, puisque ce que les auditeurs comprennent n'est pas ce qu'ils entendent littéralement. Quand Roméo affirme que Juliette est le soleil, il ne signifie pas que Juliette est un astre situé à des millions de kilomètres de la Terre, mais probablement qu'elle est le centre de son univers et sa raison de vivre. Expliquer qu'un locuteur ne retient pas la première signification, la signification littérale, mais passe à la deuxième, la signification métaphorique, n'est pas chose aisée et plusieurs façons d'en rendre compte ont été proposées. Une chose est néanmoins évidente : la métaphore fait assurément intervenir des rapports de similarité. Si la métaphore « Juliette est le soleil » a un sens, c'est que Juliette a quelque chose en commun avec le soleil. Mon point de départ est l'idée d'Aristote qui disait : « Bien faire les métaphores, c'est voir le semblable » (Poétique, 1459b). Je considère qu'une théorie adéquate de la métaphore doit proposer une explication valide des liens qui existent entre métaphore et similarité. J'examine ici la façon dont les trois théories classiques de la métaphore, le comparativisme de Robert Fogelin, la théorie pragmatique de John Searle et la théorie non cognitiviste de Donald Davidson ont arrimé ces deux éléments que je juge inséparables. Je montre qu'aucune d'elles ne l'a fait de manière satisfaisante. / In the 1970s and 1980s, philosophers of language resumed the study of metaphor initiated by Aristotle. Metaphor is a mysterious phenomenon, since what the person hearing the metaphor understands is not the same as what he or she literally hears. When Romeo says, "Juliet is the Sun", he does not mean that she is a celestial body millions of kilometers away from the Earth, but most probably that she is the center of his universe and his reason to live. To explain that the person who hears the metaphor does not understand the first but the second meaning it conveys is by no means obvious. Many attempts have been made to explain this phenomenon. It seems clear that metaphor involves relationships of similarity. If the metaphor "Juliet is the Sun" conveys any sense, it is because Juliet shares some properties with the Sun. They look alike in some way. My analysis shares Aristotle's intuition that "to make good metaphors implies an eye for resemblances" (Poetics, 1459a). I consider that an adequate theory of metaphor must explain the relationships between metaphor and similarity. I examine the three classical theories of metaphor: Robert Fogelin's comparativism, John Searle's pragmatism and Donald Davidson's non-cognitivism and I show that none is satisfactory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/73205 |
Date | 02 October 2023 |
Creators | Blais, Kate |
Contributors | Bilodeau, Renée |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (x, 122 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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