L’objectif de notre travail était de conduire une étude exploratoire sur la mise en place et le déroulement de la relation matrimoniale au sein de couples philippino-canadiens mariés par correspondance, afin de comprendre les mécanismes sociaux qui régissent l’expérience de vie de ces couples. Nous nous inspirons de Constable pour qui la relation au sein du mariage par correspondance peut être une relation amoureuse même si la logique de désir des deux partenaires est fortement imbriquée dans un contexte historique et culturel. Nous poursuivons la réflexion de Constable sur la relation amoureuse en nous appuyant sur l’analyse de Simmel sur le processus de socialisation entre les individus et le phénomène de l’individualisation au sein des sociétés capitalistes. Nous explorons également comment le couple marié par correspondance crée ce que Kaufmann appelle le contrat amoureux à travers sa correspondance, sa rencontre, son quotidien et son avenir, et comment ce contrat influence les interactions entre les deux membres du couple, ainsi que celles entre le couple et le reste de la société.
Dans ce mémoire sur le mariage par correspondance, nous nous intéresserons au quotidien de quatre couples philippino-canadiens mariés par correspondance vivant à Montréal et dans la région, à travers une perspective inspirée du sociologue George Simmel. Nous avons effectué des entretiens, sous forme de récit de vie et utilisé la méthode de l’ethnosociologie pour analyser leur discours. Nos résultats démontrent que le contrat amoureux influence les couples mariés par correspondance au cours des phases successives de leur relation et de leur vie commune. La construction sociale de leur réalité de couple, bâtie sur les sentiments amoureux et le travail au quotidien pour assurer le fonctionnement et la stabilité du couple, permet de passer outre d’éventuelles raisons initiales pratiques pour se marier. Malgré des inégalités, comme la division sexuée du travail et des revenus, l’agentivité de l’épouse est à l’œuvre lors de la planification de la rencontre, la première rencontre physique, l’installation au Canada et l’établissement de la vie commune et le processus de planification du couple. Le contrat amoureux et la construction sociale du couple offrent à l’épouse la possibilité de réduire les inégalités et de gagner une indépendance personnelle. Le retour aux Philippines est important dans la conversation conjugale, notamment au niveau de la planification à long terme du couple. / The aim of this study was to conduct an exploratory research on Filipino-Canadian couples who have met through mail-order bride agencies. In addition, the study explores how those couples formed and ran their marital relationship. This was done in order to understand the social mechanisms that govern the life experience of these couples. We are pursuing Constable’s analysis, which believes that mail-order marriages can be romantic relationships even if the logic of desire of both partners is strongly embedded in a historical and cultural context. Furthermore, Simmel’s analysis on the process of socialization between individuals and the phenomenon of individualization within capitalist societies is used as further evidence to Constable’s analysis. We also explored how the mail-order couple created, what Kaufmann calls the love contract, through their correspondence, their meetings, their daily life and their plans for the future. This contract influenced the interactions between both partners, as well as between the couple and the rest of society.
We conducted interviews in the form of life stories with four Filipino-Canadian couples living in the Montreal area (and it’s region) and used the ethnosociology method to analyse those interviews. Our results demonstrate that the love contract influenced the couples during the successive phases of the relationships. The social construction of their reality build on romantic feelings and daily work ensure the stability and the functioning of the couple. This helped them move beyond any initial practical reasons that brought them together. Despite inequalities such as gender, divison of labor and income, the women’s agency is actively present during many of the couple’s steps. For instance, the organization of the first physical meeting of the two spouses, the first meeting, the wife’s immigration to Canada, the daily life in Canada and the planification of the couple’s future all have the wife’s agency present. The love contract and the social construction of the couple offered the possibility, for the wife, to reduce the inequalities in her relationship and help her develop personal independence. Returning to the Philippines was a recurring topic within the couple’s domestic conversation, especially in their long-term planning.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12588 |
Date | 01 1900 |
Creators | Bisserbe, Théodore |
Contributors | Amiraux, Valérie |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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