L'une des réalités auxquelles la construction d'un État-nation est confrontée en Afrique depuis les indépendances demeure les ethnies et la gestion des identitaires et des espaces ethniques face à la manipulation politique. Plus que jamais, la résurgence de l'ethnicité et ses manifestations de repli montrent la fragilité des États africains postcoloniaux. Elle donne même l'impression que la colonisation a créé des États avant de créer des pays. Plusieurs observateurs remarquent en effet que les crises ethniques et «nationalitaires» qui secouent la plupart des pays africains - et dans ce cas-ci le Congo Zaïre et la sous-région des grands lacs - illustrent la réalité d'un schéma qui se généralise dans des situations d'implosion d'État et d'effondrement de la rente «patrimoniale» dont cet État bénéficiait artificiellement. Si cette implosion situe son origine au sommet de l'État à travers un certain «entreprenariat politique», il n'en reste pas moins que la base participe aussi à travers divers groupements d'intérêts, à la spirale de la dialectique politique qui menace constamment la sécurité et l'intégrité du territoire. On observe particulièrement ici que les pratiques politiques, sociales et économiques s'entrelacent avec les expressions subjectives et les constructions conjoncturelles de solidarité qui se réclament du sentiment d'appartenance à une entité ethnique définie en termes de filiation et d'origine territoriale. Bien entendu, ces facteurs ont pour conséquence les manifestations d'exclusion et de repli que l'on observe partout au Congo pendant la transition. Ma lecture de la province congolaise du Maniema s'est voulue celle d'un microcosme reproduisant à l'échelle locale l'image de toute la République démocratique du Congo. J'ai tenté d'y analyser l'un des problèmes les plus épineux auxquels la construction d'un État-nation se trouve confrontée en Afrique depuis les indépendances à savoir, les ethnies et la gestion des identitaires et des espaces ethniques face à la manipulation politique. Ma thèse ausculte les ethnies et les «communautés» qui se réclament de la territorialité, notamment dans leur rapport et leur expression face à la confrontation politique de toute nature qui a caractérisé l'espace social congolais pendant la transition.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/17830 |
Date | 11 April 2018 |
Creators | N'Sanda, Buleli Tchungu |
Contributors | Jewsiewicki, Bogumil |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xvi, 447 f, application/pdf |
Coverage | Congo (République démocratique), 1960-1997, 1997- |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0019 seconds