Le conflit somalien est probablement le seul conflit d’ordre interne qui a mis à rude épreuve le système de sécurité collective de la Charte des Nations Unies. Celui-ci éclate en 1991 à un moment clé de l’histoire politique des relations internationales. C’est la fin de la Guerre froide et pour l’Organisation universelle de l’ONU, longtemps paralysée par les vetos de deux Grands, c’est l’avènement d’une nouvelle ère pour la mise en oeuvre des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies. Occupant le long de la façade maritime de la Corne d’Afrique, la Somalie de Siad Barré alignée sur l’idéologie soviétique ne survit pas à l’émiettement de ce bloc. S’ensuit un conflit civil, sanglant et fratricide presqu’à huit clos. Confrontée à la complexité du conflit somalien et à l’échec des premières tentatives de règlement pacifique, l’Organisation mondiale dégaine sa doctrine de maintien de la paix. Ainsi en l’espace de trois ans (1992-1995), le Conseil de sécurité autorise le déploiement de trois missions de l’ONU en Somalie : une opération classique de maintien de la paix (ONUSOM), une opération de maintien de la paix robuste (UNITAF) et une opération d’imposition de la paix (ONUSOM II). Toutes se soldent par un échec sans appel, obligeant les Casques bleus de l’ONU à opérer un repli sous protection armée alors que le conflit n’a toujours pas trouvé une quelconque issue. L’intérêt de cette étude est de mettre en lumière le paradigme de l’intervention des Nations Unies. Comment un simple conflit interétatique a-t-il pu mettre en échec les principes du droit international de la Charte des Nations Unies ? D’autant plus que les solutions proposées ont fait l’objet d’un traitement consensuel de la part de tous les membres du Conseil de sécurité qui ont entériné à l’unanimité les résolutions adoptées ? Il convient également de mettre l’accent sur l’engagement en dents de scie de l’Organisation des Nations Unies à compter de 1995. Un désengagement qui laisse le champ libre aux organismes régionaux de l’UA et de l’IGAD d’entreprendre des nouvelles tentatives de réconciliation nationale. L’explosion des actes de piraterie le long des côtes somaliennes donne l’occasion à l’ONU d’opérer un retour sur ce conflit aux relents lointains. Mais il s’agit d’un retour mesuré qui exclut derechef l’emploi de la coercition militaire. S’engageant désormais dans diverses activités de consolidation de la paix, l’ONU abandonne le terrain dangereux du maintien de la paix malgré le fait que le conflit somalien constitue toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales. En vertu du principe de subsidiarité, l’AMISOM, l’opération de maintien de la paix de l’UA en Somalie présente depuis 2007 est la seule force habilitée à recourir à la force armée. Entre espoir et désillusions, la force de paix africaine, bien que sous-dimensionnée doit accomplir des missions de plus en plus élargies pour restaurer la paix et la sécurité dans le pays. / The Somali conflict is probably the only internal conflict that has subjected to a tremendous ordeal the collective security system of the United Nations Charter. It breaks out in 1991 at a key moment in the history of the international relations policy. However with the end of the Cold War, it is the beginning of a new era for the UN Universal Organization, long paralyzed by the vetoes of two Great for the effective purpose of the principles set out in the Charter of the United Nations. Occupying along the coastline of the Horn of Africa, Siad Barre's Somalia aligned with Soviet ideology does not survive the dissolution of this block. The result is the beginning of a civil, bloody and fratricidal conflict almost without any outside interference. Facing the complexity of Somalia conflict and the failure of the first attempts at a peaceful resolution, the World Organization engages its peacekeeping doctrine. Thus in the space of three years (1992-1995), the Security Council authorizes the deployment of three UN missions in Somalia: a classic peacekeeping operation (UNOSOM), a sturdy peacekeeping operation (UNITAF) and a peace enforcement operation (UNOSOM II). All of them result in an ineffective failure, forcing the UN peacekeepers to fall back under armed protection while the conflict has still not found a way out. The interest of this study is to highlight the paradigm of the intervention of the United Nations. How could a simple interstate conflict defeat the principles of international law of the United Nations Charter? Especially since the proposed solutions were the subject of consensual treatment by all the members of the Security Council who unanimously approved the resolutions adopted. There is also a need to focus on the United Nations' jagged commitment from 1995 onwards. A disengagement that give a free rein to the AU and IGAD regional organization to undertake new attempts at national reconciliation. The sudden increase of piracy along the Somali coast provides an opportunity for the United Nations to return to this distant conflict. But this is a measured return that once again excludes the use of military coercion. Now engaging in various peace building activities, the United Nations is abandoning the dangerous environment of peacekeeping despite the fact that the Somali conflict continues to pose a threat to international peace and security. In virtue of the principle of subsidiarity, AMISOM, the AU peacekeeping operation in Somalia since 2007 is the only force authorized to use armed force. Between hope and disillusionment, the African peacekeeping force, though undersized, must carry out more and more missions to restore peace and security in the country.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAD006 |
Date | 15 October 2018 |
Creators | Frumence Pascal, Mouna |
Contributors | Grenoble Alpes, Bannelier - Christakis, Karine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0022 seconds