Notre recherche s’est concentrée sur les jeunes des cités urbaines précarisées, issus de l’immigration, et évoluant de ce fait dans un environnement plurilingue et pluriculturel.Le parler de ces jeunes suscite l’intérêt des sociolinguistes depuis un certain temps. La notion de parler jeunes ou de pratiques langagières des jeunes a émergé dans les représentations du grand public et dans le champ de la sociolinguistique dans les années quatre-vingt. De nombreux sociolinguistes ont consacré leurs études au parler des jeunes dans les groupes de pairs d’adolescents entre 9 et 18 ans. Cet âge est donc considéré comme le plus productif pour l’utilisation de vannes et d’insultes.En France, l’utilisation des vannes commence à se répandre après les deux grandes vagues d’immigration du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne dans les années soixante et quatre-vingt. Ce phénomène peut être expliqué par le fait que les vannes traduisent un partage de valeurs, de codes linguistiques et comportementaux et sont ainsi une trace des cultures d’origine et des insultes à parenté des pays d’Afrique du Nord ou d’Afrique Subsaharienne.Les vannes peuvent paraître assez déstabilisantes pour un auditeur non averti. D’une part, elles expriment la culture des rues : les activités délictueuses, les conduites addictives, la sexualité, les relations interethniques et les conflits. D’autre part, elles sont ludiques, initiatiques, cryptiques et souvent obscènes. Le contenu des vannes concerne souvent les membres de la famille, en particulier la mère.Le corpus présenté dans la thèse constitué à partir d’enquêtes de terrain réalisées entre 2012 et 2014, illustre la pratique des échanges de vannes au sein de groupe de pairs de jeunes de 14 à 28 ans, appartenant à différents groupes sociaux. Il reflète ce mode de communication de la culture des rues contemporaine et montre que la pratique des vannes occupe une place essentielle dans la vie quotidienne de ces jeunes. / This research looks into the language practices of young people in the multilingual and multicultural context of the urban sensible suburbs of the Paris area.Young people’s language has interested linguists and sociologist for a long time. The first sociolinguistic studies emerge around 1980 in the United States. Many sociolinguists were studying young people`s language in peer groups of 9 to 18 years old teenagers. Sociolinguists consider this age range to be more productive for digs and insults.In France, the use of digs begins to be diffused with the first emigration wave from the Maghreb in the 1960s and the second one in the 1980s. This phenomenon can be explained because of the tradition in the use of digs in many north-African countries.The use of digs out of peer groups is always very destabilizing for an uninformed listener. Firstly, digs show the character of the street culture. Secondary, they are playful, initiatory, cryptic and very often obscene. The digs contents affect family members, especially the mother.The corpus presented in the thesis is formed from interviews conducted between 2012 and 2014. It shows the practice of digs in the peer groups of 14 to 28 year-old teenagers, belonging to different social groups. It reflects this mode of communication of the contemporary culture of streets and shows that the practice of digs plays an essential role in the daily lives of these young people.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016CERG0820 |
Date | 07 December 2016 |
Creators | Mukhina Milevsky, Mariya |
Contributors | Cergy-Pontoise, Bertucci, Marie-Madeleine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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