Le IVe siècle de notre ère représente indéniablement un tournant majeur dans l’histoire de l’Europe occidentale. Le passage du christianisme du statut de culture marginale d’une communauté religieuse à celui de pôle culturel et normatif à l’échelle d’une société constitue une transition caractéristique de l’Antiquité tardive, qui s’est d’abord opérée sur le terrain des systèmes sociaux de référence que sont le temps et l’espace – lieux d’expression identitaire. La richesse documentaire de l’"Vrbs" ajoutée à sa position de capitale historique et de cité de première importance pour le christianisme en font un cadre d’étude singulier. Cette enquête sur le partage du temps et de l’espace, entre la victoire du Pont Milvius (312) et le sac d’Alaric (410), propose une reconstruction des temps de la cité et une exploration des mécanismes de développement de l’organisation calendaire de l’Église et d’insertion au sein de la trame temporelle urbaine (partie 1). Sur la base d’un catalogue qui actualise le "LTVR(S)", elle reconstitue la topographie polythéiste et examine l’inscription de l’ancrage matériel du culte chrétien au sein du territoire romain (partie 2). Au travers de ces analyses transversales et d’études de cas (partie 3), elle tente aussi de comprendre des modes d’interaction, de coexistence religieuse au sein d’une société. La recherche replace le curseur sur la continuité plutôt que la rupture. Elle révèle un modèle prioritairement intégratif et une stratégie de conformité aux dynamiques romaines dans le partage du temps et de l’espace. Elle argumente sur une cohabitation religieuse globalement pacifique portée par un investissement identitaire commun focalisé sur la "Romanitas". / The fourth century AD is admittedly a major turning point in the history of Western Europe. The evolution of Christianity from the status of a marginal culture within a religious group to that of a cultural and normative pole within society constitutes an important transition specific to Late Antiquity. This transition from margin to norm started from the social frameworks of time and space, acting as strong identity markers. The great amount of evidence from the "Vrbs", its position as historical capital, as its recognized status as important city for the development of Christianity, make it a specific research framework. This study, which focuses on the sharing of time and space between the victory of the Milvius Bridge (312) and the sack of Alaric (410), reconstructs the organization of the times in the city and explores the mechanisms behind the development of the calendar structure of the Church within this urban space (part 1). On the basis of a catalogue that brings up to date the "LTVR(S)", this study rebuilds the polytheistic topography and scrutinizes the material inscription of the Christian cult on the Roman territory (part 2). On the basis of these cross-sectional analyses and case studies (part 3), it also attempts at understanding the modes of religious co-existence and interaction within a society. The results point towards a sense of continuity rather than breaking. This dissertation reveals a model that favours integration and conformation strategies to the Roman dynamics in the sharing of time and space. It argues in favour of a religious cohabitation mostly peaceful led by a common identity investment focused on the "Romanitas".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEP029 |
Date | 27 June 2018 |
Creators | Mahieu, Vincent |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Université catholique de Louvain (1970-....), Belayche, Nicole, Van Haeperen, Françoise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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