Depuis l’abolition de la monarchie absolue en 1932, le royaume a connu des situations politiques variées : les activités « contre-révolutionnaires » des royalistes ; l’arrivée au pouvoir des militaires ; l’émergence de nouvelles classes politiques ; les massacres de civils ; les compromis entre les militaires, les royalistes et les progressistes ; l’incertitude sur l’avenir du royaume et de la couronne... L’échec de la transition démocratique thaïlandaise est expliqué généralement par un argument convenu : l’immaturité de la société thaïlandaise ; la démocratie libérale de type occidental ne serait pas appropriée pour le pays, notamment pour des « pauvres ruraux ignorants » ; l’armée est le seul acteur capable d’encadrer le développement d’une démocratie. Pourtant, cette étude présente une explication alternative ; elle démontre que la vie politique du royaume est déterminée par trois axes du pouvoir : les élites traditionnelles, dont la monarchie, l’armée et la haute fonction publique ; c’est cette situation qui explique l’échec du progrès démocratique. Et le coup d’État est la méthode préférée pour protéger le statu quo ; quant à la constitution thaïlandaise est semblable à une « lettre morte » ou à un « instrument de la politique au quotidien » ; elle ne représente plus la norme suprême qui exprime l’idéologie politique du pays ; au contraire, elle est utilisée non seulement pour légitimer a posteriori un coup d’État, mais également pour défendre la domination politique des groupes dominants. Nous pouvons donc conclure que le coup d’État thaïlandais est déclenché par l’armée royale avec l’appui de la monarchie et son réseau de conseillers ; puis, il est justifié par le roi et le judiciaire, en assurant l’impunité de ses auteurs par les lois et la constitution. / Since the abolition of absolute monarchy in 1932, the kingdom has experienced the various political situations: the ‘counter-revolution’ of the royalists, the dictatorial regime, the emergence of the new middle classes, the massacres of civilians, the political compromise, the uncertainty about the future of the kingdom and the crown… The failure of a transition to democracy is usually explained by the usual arguments: the political immaturity of Thai society, the ‘Western-style liberal democracy’ would not be appropriate for the country especially for ‘the ignorant masses’, the army is the only actor, who capable to promote democracy. However, this study presents an alternative explanation. It demonstrates that the political life of the kingdom is determined by three axes of power: traditional elites, including the monarchy, the army and the senior civil servant. It is this situation that explains the failure of the democratic process. And the coup is the traditional method to protect their status quo. As for the constitution, it is similar to a ‘dead letter’ or an ‘instrument of everyday politics’. It isn’t represented as supreme norm that expresses the country’s political ideology. On the contrary, it is used not only to legitimize a coup, but also to defend the political domination of the traditional elites. We can conclude that the Thai coups are triggered by the royal army with the support of the monarchy. Then, justified by the king and the judiciary, and assuring the impunity by the laws and the constitutions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018TOU10020 |
Date | 03 October 2018 |
Creators | Kiddee, Wissarut |
Contributors | Toulouse 1, Crouzatier-Durand, Florence |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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