Après l’assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005 et le retrait syrien du Liban (avril 2005), son fils, Sa‘d, essaya de fédérer un public politique mobilisé contre la Syrie, le Hezbollah et l’Iran. Ce travail fait l’hypothèse de l’échec de Sa‘d Hariri de mobiliser dans la durée les différents composantes du champ politique tripolitain. Pourquoi Hariri et le Futur ne réussirent-ils pas à mobiliser le potentiel politique fortement opposé au régime syrien abondant au nord-Liban ? Répondant à cette question, la thèse utilise la notion de John Dewey (1859-1952) d’un public politique, un collectif d’individus réunis dans l’action politique à travers la perception d'avoir des intérêts communs. La thèse commence en 1967 et s’arrête en 2011, avec une postface sur les dynamiques après 2011. Elle se divise en trois parties. La première analyse la vague de mobilisation à Tripoli entre 1967 et 1985. La deuxième partie étudie la déstructuration du sunnisme politique et l’essor du salafisme durant la Pax Syriana entre 1985 et 2005. La troisième partie se penche sur la tentative de Sa‘d Hariri de créer un public politique, ainsi sur que la compétition qu’ont représentée les salafistes à son leadership, après 2005. La thèse vise à montrer que le projet politique de Sa‘d Hariri était susceptible d’échouer, en raison de trois obstacles structurels. Premièrement, les obstacles bureaucratiques syriens ou la gouvernementalité syrienne du sunnisme à Tripoli. Deuxièmement, l’essoufflement du nationalisme arabe après le milieu des années 1980 et le fait que les leaders sunnites manquent souvent d’une cause militante, pour laquelle leurs partisans seraient disposés à risquer leur vie. Troisièmement, la présence du Salafisme comme un contre-public transnational et religieux. / After the assassination of Rafiq Hariri (14 February 2005) and the Syrian withdrawal from Lebanon (April 2005), Hariri’s son, Sa‘d, attempted to federate a national Sunni political public mobilised against Syria, Hizbullah, and Iran. The study argues that Hariri failed to mobilize the different components of Tripoli’s political field over time. Why were Hariri and Future not successful in mobilising the anti-Syrian potential in North Lebanon? Attempting to answer this question, the study uses the notion of a political public elaborated by John Dewey (1859-1952). A public is a collective of individuals united in political action through a perception of common interests. The dissertation begins in 1967 and ends in 2011, with a Post-Script on the dynamics after 2011. It is divided in three parts. The first analyses the local dynamics in Tripoli between 1967 and 1985. The second part dissects the decomposition of Tripoli’s political field and the rise of Salafism during the period of pax syriana in Tripoli (1985-2005). The third part investigates Hariri’s attempt to create a political public and the competition from Tripoli’s Salafis, after 2005. The main argument is that three types of obstacles made Hariri’s public very likely to fail. The first was the Syrian bureaucratic obstacles, in other words, Syrian prior governmentality of Sunnism in Tripoli in the 1976-2005 period. The second obstacle was Arab nationalism’s loss of impetus after the mid-1980s and the fact that Sunni leaders often lacked a militant cause, for which followers were willing to risk their lives. The third obstacle was the presence of Salafism as a transnational, religious counter-public.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015IEPP0049 |
Date | 21 April 2015 |
Creators | Gade, Tine |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Kepel, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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