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Du nouveau libéralisme à l'anarcho-capitalisme : la trajectoire intellectuelle du néolibéralisme britannique / From new liberalism to anarcho-capitalism : the intellectual trajectory of british neoliberalism

Malgré le nombre et la qualité des travaux sur le néolibéralisme, la pensée néolibérale britannique est encore mal connue aujourd’hui, notamment parce qu’elle est souvent ramenée à sa seule dimension négative, telle qu’elle s’exprime par exemple dans le célèbre essai publié en 1944 par Friedrich Hayek, La route de la servitude, où se trouve développée une critique systématique de toutes les formes d’interventionnisme économique. Afin d’enrichir les recherches existantes, nous avons entrepris de dégager la dimension positive de la pensée néolibérale, à partir d’une enquête terminologique sur les définitions que les néolibéraux donnent du mot néolibéralisme et de ses équivalents, comme libertarianisme. Il apparaît que, loin de prôner le laissez-faire communément imputé aux libéraux classiques, les néolibéraux ambitionnent de mettre en ordre les activités marchandes en fixant le cadre juridique du marché, c’est-à-dire en affinant les lois qui règlementent les comportements des agents économiques, au premier rang desquels se trouvent les grandes entreprises. Après la Seconde Guerre mondiale, ce premier néolibéralisme, théorisé durant l’entre-deux-guerres, subit un mouvement de radicalisation doctrinale qui donne naissance à un second néolibéralisme, moins soucieux de circonscrire juridiquement les comportements des agents économiques que de contraindre constitutionnellement ceux des agents politiques, tenus désormais pour uniques responsables des dysfonctionnements du système capitaliste. Au fil du temps, l’édification du cadre constitutionnel de l’État se substitue par conséquent à la construction du cadre juridique du marché. / Although the field of neoliberal studies is rich with diverse and valuable contributions, British neoliberal thought is still little known today, especially since it is often reduced to its negative dimension, as expressed for example in Friedrich Hayek’s famous 1944 essay, The Road to Serfdom, which systematically criticized all forms of economic interventionism. So as to fill this gap in the current state of research, this study sketches out the positive dimension of neoliberalism, starting with a terminological inquiry into the definitions that neoliberals gave of the word neoliberalism and of its equivalents, such as libertarianism. It appears that far from preaching the kind of do-nothing – or laissez-faire – policies commonly ascribed to classical liberals, neoliberals ambitioned to put economic activities in order by setting the legal framework of the market, that is to say by fine-tuning the laws that regulate the behavior of economic agents – first among whom stand corporations. This first neoliberalism, born during the inter-war period, underwent after the Second World War a process of doctrinal radicalization out of which emerged a second neoliberalism, less concerned with legally constraining the behavior of economic agents than with imposing constitutional restraints on the behavior of political agents, who were from then on seen to be the sole cause of all markets disturbances. Over time, creating the legal framework of the market therefore gave way to building the constitutional framework of the state.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LYO20046
Date06 July 2012
CreatorsChristoph, Gilles
ContributorsLyon 2, Dixon, Keith
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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