Ce travail de recherche s’intéresse au potentiel thérapeutique de la lecture et vise à mieux comprendre le fonctionnement du dispositif littéraire, notamment dans son interaction avec le lecteur. En nous appuyant sur la théorie des mondes parallèles, nous faisons l’hypothèse que l’œuvre littéraire induit une simulation de la vie psychique du lecteur. Par le biais du canal sémiotique qu’est le texte et selon des dispositifs de représentation, le lecteur ressaisit le sens des mots et s’approprie le récit. En tant qu’expérience esthétique, la lecture littéraire fait appel au vécu du lecteur et engage ses émotions autrement que tout autre type de discours. Le geste de la lecture sous-entend déjà une certaine subjectivité du lecteur et nous pouvons donc, dès lors que nous nous intéressons de plus près à l’interaction entre texte et lecteur, concevoir une utilisation thérapeutique de la littérature. En proposant l’œuvre littéraire comme support de développement psychique, nous avons conçu, animé et évalué un atelier thérapeutique de lecture et d’écriture dans trois structures en santé mentale, à Toulouse et à Montréal. Destiné à un public souffrant de psychose, cet atelier s’appuie sur les principes de l’art-thérapie et vient concrétiser l’aspect (re)constructeur de la lecture littéraire inscrite dans notre réflexion théorique. Nos observations, d’une part, interrogent la perspective théorique littéraire, la fonction attribuée à l’œuvre et l’activité du lecteur et, d’autre part, débouchent sur des propositions thérapeutiques pour un atelier de lecture et d’écriture en milieu psychiatrique. / This research is interested in the therapeutic potential of literary reading and looks for a better understanding of the literary device, particularly in its interaction with the reader. Basing our work on fictional worlds theory, we make the hypothesis that literary work induces a simulation of the reader’s psychic life. Using the semiotic channel of the text and according to representation devices, the reader seizes the words’ sense and adapts the story for himself. As an aesthetic experience, literary reading calls for the reader’s past experiences and engages his emotions in a different way than any other type of discourse. The gesture of reading already implies a certain subjectivity for the reader and we can therefore, as we take a closer interest to text-reader interaction, imagine a therapeutic use of literature. Proposing literary work as a support for psychic development, we have designed, ran and evaluated therapeutic reading and writing sessions in three mental health infrastructures, in Toulouse and Montreal. Destined to a psychotic audience, these reading sessions are based on art therapy principles and concretize the (re)constructive aspect of literary reading within our theoritical reflection. On one hand, our observations challenge the literary studies perspective, the function of the literary work and the activity of the reader and, on the other hand, they lead on therapeutic propositions for reading and writing sessions in a psychiatric context.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012TOU20117 |
Date | 15 November 2012 |
Creators | Bédard-Goulet, Sara |
Contributors | Toulouse 2, Université de Montréal, Rykner, Arnaud, Cambron, Micheline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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