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L’utilisation des services de centre de jour par les personnes âgées qui présentent des incapacités

Contexte: Les centres de jour offrent des interventions de groupe à des personnes âgées qui présentent des incapacités, dans le but de favoriser leur maintien à domicile. Des études récentes tendent à démontrer qu’une utilisation régulière du service serait nécessaire pour induire des effets bénéfiques.
Objectifs: Cette recherche visait à documenter l’utilisation des centres de jour par des personnes âgées qui présentent des incapacités. Elle comportait trois principaux objectifs:
1) Caractériser les utilisateurs de centre de jour et ce qui les distingue des non-utilisateurs et analyser les déterminants de l’utilisation du centre de jour.
2) Explorer l’adéquation entre les activités offertes par les centres de jour et les caractéristiques d’autonomie et de santé des utilisateurs.
3) Définir les facteurs associés à la régularité de la participation.
Méthodes: Cette recherche s’appuie sur une analyse secondaire de données recueillies auprès de 723 personnes âgées qui ont participé au projet de démonstration SIPA (Services intégrés pour personnes âgées) implanté dans deux CLSC de la région de Montréal. L’utilisation du centre de jour a été documentée pendant une période de six mois, auprès des cinq centres de jour existant sur ce même territoire. Des informations sur le fonctionnement des centres de jour ont été obtenues par des entrevues et des rencontres de groupe auprès de coordonnateurs de ces centres. Les données ont été analysées à l’aide de statistiques descriptives, d’analyses en regroupement et d’analyses de régression logistique et multiple.
Résultats: Les résultats sont présentés dans trois articles, soit un pour chacun des objectifs. Article 1: La proportion d’utilisateurs de centre de jour est de 18,8% (IC-0,95: 16,0 à 21,7%). Les facteurs suivants augmentent la probabilité d’utiliser le centre de jour: être plus jeune (RC: 1,12; IC-0,95: 1,06 à 1,19); ne pas avoir une éducation universitaire (RC: 1,92; IC-0,95: 1,04 à 3,57); recevoir l’aide du CLSC pour les activités de vie quotidienne plus d’une fois par semaine (RC: 1,73 et 2,48 pour aide de deux à cinq fois par semaine et aide de six à sept fois par semaine respectivement; IC-0,95: 1,06 à 2,80 et 1,22 à 5,06); faire partie du bassin de desserte d’un centre de jour dont les coûts sont moins élevés (RC: 1,054 ; IC-0,95: 1,001 à 1,108 pour chaque augmentation de 1$); et pour les hommes seulement, avoir déjà subi un accident vasculaire cérébral et présenter davantage d’incapacités fonctionnelles (interaction entre le sexe et la présence d’un AVC: RC: 0,298; IC-0,95: 0,108 à 0,825; interaction entre le sexe et les capacités fonctionnelles mesurées à l’OARS: RC: 1,096; IC-0,95: 1,019 à 1,178). De plus, on observe une plus grande probabilité d’utiliser le centre de jour chez les personnes qui cohabitent avec une personne de soutien. Toutefois, cette relation ne s’observe que chez les personnes nées au Canada (interaction entre la cohabitation avec la personne de soutien et le pays de naissance: RC: 0,417; IC-0,95: 0,185 à 0,938). Article 2: Des analyses en regroupement ont permis de distinguer quatre profils de participants ayant des caractéristiques similaires: 1) les personnes fragilisées par un âge avancé et un grand nombre de problèmes de santé; 2) les participants plus jeunes et plus autonomes que la moyenne, qui semblent des utilisateurs précoces; 3) les personnes qui présentent des incapacités d’origine cognitive; et 4) celles qui présentent des incapacités d’origine motrice. Les activités de groupe des centres de jour ont été regroupées en huit catégories: exercices physiques; groupe spécifique pour un diagnostic ou un problème fonctionnel commun; activités fonctionnelles; stimulation cognitive; activités musicales ou de réminiscence; sports et jeux physiques; intégration sociale; prévention et promotion de la santé. Les activités les plus fréquentes sont les exercices physiques et les activités d’intégration sociale auxquelles ont participé plus de 90% des utilisateurs de centre de jour, et ce en moyenne à respectivement 78% (±23%) et 72% (±24%) de leurs présences au centre de jour. Les autres catégories d’activités rejoignent de 45% à 77% des participants, et ce en moyenne à 35% (±15%) à 46% (±33%) de leurs présences. La participation aux diverses catégories d’activités a été étudiée pour chaque profil d’utilisateurs et comparée aux activités recommandées pour divers types de clientèle. On observe une concordance partielle entre les activités offertes et les besoins des utilisateurs. Cette concordance apparaît plus grande pour les participants qui présentent des problèmes de santé physique ou des incapacités d’origine motrice et plus faible pour ceux qui présentent des symptômes dépressifs ou des atteintes cognitives. Article 3: Les participants au centre de jour y sont inscrits en moyenne à raison de 1,56 (±0,74) jours par semaine mais sont réellement présents à 68,1% des jours attendus. Les facteurs suivants sont associés à une participation plus régulière au centre de jour en termes de taux de présences réelles / présences attendues: ne pas avoir travaillé dans le domaine de la santé (b: ,209; IC-0,95: ,037 à ,382); recevoir de l’aide du CLSC les jours de fréquentation du centre de jour (b: ,124; IC-0,95: ,019 à ,230); être inscrit pour la journée plutôt que la demi-journée (b: ,209: IC-0,95: ,018 à ,399); lors de ses présences au centre de jour, avoir une moins grande proportion d’activités de prévention et promotion de la santé (b: ,223; IC-0,95: ,044 à ,402); et enfin, avoir un aidant qui présente un fardeau moins élevé pour les personnes avec une atteinte cognitive et un fardeau plus élevé pour les personnes sans atteinte cognitive (interaction entre la présence d’atteinte cognitive et le fardeau de l’aidant: b: -,008; IC-0,95: -,014 à -,044).
Conclusion: Conformément à leur mission, les centres de jour rejoignent une bonne proportion des personnes âgées qui présentent des incapacités. Cette étude fait ressortir les caractéristiques des personnes les plus susceptibles d’y participer. Elle suggère la nécessité de revoir la planification des activités pour assurer une offre de services qui tienne davantage compte des besoins des participants, en particulier de ceux qui présentent des atteintes cognitives et des symptômes de dépression. Elle démontre aussi que l’intensité d’exposition au service semble faible, ce qui soulève la question des seuils d’exposition nécessaires pour induire des effets favorables sur le maintien à domicile et sur la qualité de vie de la clientèle cible. / Background: Adult Day Centers (ADC) offer group-based interventions to older, community-dwelling individuals with functional limitations, with the aim of helping them remain in the community for as long as possible. Recent studies seem to indicate that regular use is needed for positive effects on participants and their caregivers.
Objectives: The purpose of this study was to document the use of ADCs by seniors with
functional limitations. There were three main objectives:
1) To identify the characteristics of ADC users versus non-users and to identify the
determinants of use.
2) To explore how well ADC program activities matched the different needs of
participants with various health and functional characteristics profile.
3) To examine the factors related to regularity of ADC attendance.
Methods: This study was based on a secondary analysis of data collected from 723 seniors participating in the Services intégrés pour personnes âgées (SIPA) demonstration project implemented in two CLSCs in Montreal. ADC use data were obtained for a six month period, from the five ADCs serving the same catchment area. To better understand the ADC program characteristics, individual interviews and focus groups were carried out with ADC coordinators. Data were analysed with descriptive statistics, cluster analysis, and logistic and multiple regression analysis.
Results: The results are presented in three articles, one for each main objective. Article 1: The proportion of ADC users was 18.8% (CI-0.95: 16.0 – 21.7%). The following factors increased the probability of ADC use: being younger (OR: 1.12; CI-0.95: 1.06 – 1.19); not having a university degree (OR: 1.92; CI-0.95: 1.04 – 3.57); receiving help from the CLSC for daily living activities more than once a week (OR: 1.73 and 2.48 for help two to five times per week and six to seven times per week respectively; CI-0.95: 1.06 - 2.80 and 1.22 - 5.06); being in the catchment population of an ADC with a lower daily fee (OR: 1.054; C-I0.95: 1.001 - 1.108 for each 1$ fee increase); and for men only, having had a stroke or presenting with more functional incapacities (interaction between gender and presence of a stroke: OR: 0.298; CI-0.95: 0.108 - 0.825; interaction between gender and functional capacity as measured by OARS: OR: 1.096; CI-0.95: 1.019 - 1.178). In addition, the probability of ADC use was higher among individuals who live with the person identified as their caregiver. However, this association was found only among persons born in Canada (interaction between whether they lived with caregiver and country of birth: OR: 0.417; CI-0.95: 0.185 - 0.938). Article 2: Four different participant profile groups were identified using cluster analysis: 1) frail seniors of advanced age who had a large number of health problems; 2) individuals who were younger and more independent than the average participants who appeared early users of ADC; 3) individuals with functional impairment related to cognitive problems; and 4) those with movement disorders which affected their independence. Classification of program activities by a panel of experts distinguished eight categories of activities: physical exercise; groups for those with common diagnoses or functional problems; functional activities; cognitive stimulation; music or reminiscence activities; sports and physical games; social skills and interaction; disease prevention and health promotion activities. The most frequent activities were physical exercise, and social skills and interaction activities in which more of 90% of ADC users participated, respectively at a mean of 78% (± 23%) and 72% (± 24%) of their attendances at the ADC program. Other categories of activities were provided to 45 to 77% of participants, and at a mean of 35% (± 15%) to 46% (± 33%) of their ADC attendances. Participation in these activities categories was examined for each profile group, and compared to the recommended activities for such client group. Partial correspondence was found between program activities and participants’ needs. Concordance seemed higher for individuals with physical health problems or mobility impairments and weaker for those presenting with depressive symptoms or cognitive impairments. Article 3: ADC participants were registered with their program for a mean of 1.56 (±0.74) days per week, but were actually present 68.1% of the scheduled days. More regular attendance (higher proportion of scheduled days attended) was associated with: a previous profession of ADC participant or spouse in a sector other than health care (b: .209; CI-0.95: .037 − .382); the individual receiving formal help for activities of daily living on days of expected ADC participation (b: .124; CI-0.95: .019 − .230); enrolment for the whole day rather than half a day (b: .209 : CI-0.95: .018 − .399); lower participation rates in prevention and health promotion activities (b: .223; CI-0.95: .044 − .402); and among participants with cognitive impairment, lower caregiver burden, and among persons without cognitive impairment, higher caregiver burden (interaction between cognitive impairment and caregiver burden: b: -.008; CI-0.95: -.014 − -.044).
Conclusion: In keeping with their mission, adult day centres attract a large portion of seniors with disabilities. This study has identified the characteristics of the clientele who are most likely to participate in centre activities. Results also suggest a need to review the planning of activity program components to ensure that the services offered best respond to client needs, particularly clients presenting with depressive symptoms or cognitive impairments. It has also demonstrated that the intensity of exposure to this service tends to be low overall, which raises the question of the level of exposure needed to have a positive influence on the quality of life and ability to remain in the community among this population.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/2851
Date10 1900
CreatorsSavard, Jacinthe
ContributorsLeduc, Nicole, Lebel, Paule
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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