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Geneviève dans le jardin du bien et du mal : variations à saveur kitsch sur les sept péchés capitaux

Geneviève dans le jardin du bien et du mal
Variations à saveur kitsch sur le thème des sept péchés capitaux

Ce projet de création consistait à créer sept objets inspirés des thèmes des sept péchés capitaux (la gourmandise, l'avarice, la luxure, la paresse, la colère, l'envie et l'orgueil) pour ensuite les mettre en scène à l'intérieur d'une exposition. Pour moi, les sept péchés capitaux sont sept pulsions fondamentalement humaines, sept plaisirs interdits, sept désirs.

Au départ, je souhaitais que mes créations soient des objets stimulus de bonheur, construits à partir de lieux communs de l'expérience humaine afin de les rendre accessibles à un grand nombre de spectateurs/utilisateurs. Je souhaitais créer des objets sensuels et porteurs de sens qui se définissent par-delà leur apparence simple. Je souhaitais communiquer à travers mes objets par le biais d'un langage symbolique puisé dans le champ des expériences actuelles. Ma recherche s'est donc articulée à partir de trois axes : les lieux communs de l'expérience humaine, mes expériences personnelles et les symboles populaires exprimés en termes plastiques par des codes esthétiques kitsch.

Ma méthode de création tient davantage de la conceptualisation que de la manipulation de la matière brute. Ainsi, je qualifierais ma création de décalcomanie : j'ornemente des formes de base simples en utilisant des produits de consommation et/ou des matériaux pré conditionnés. Comme pour les produits kitsch, j'ajoute de l'ornementation et de l'émotion à des objets fonctionnels; j ' y intègre des dualités, je déplace des concepts, je juxtapose ma petite histoire à celle des autres.

Le recours aux codes esthétiques du kitsch et au ludique à l'intérieur de ma création est directement lié à mon désir de «nettoyer» la gourmandise, l'avarice, la luxure, la paresse, la colère, l'envie et l'orgueil de leur aspect culpabilisant, à faire l'éloge de l'indulgence et du bonheur. Quoi de mieux que le langage du bonheur - le kitsch ? pour réaliser pareille tâche? De la même manière, sur le plan artistique, je veux «purifier » le design de son aversion pour le kitsch et contribuer à positionner le design comme un art de sensibilité et non de fonctionnalité pure puisqu'on pourrait dire que le kitsch est l'équivalent du péché en design.

Les objets forment autour de moi un environnement signifiant qui me protège et assure une base solide à mon existence. Très consciente de cette relation que j'entretiens avec le monde des objets, elle influence fortement ma pratique artistique. En ce sens, ma recherche porte davantage sur les objets quotidiens que je souhaite rendre signifiants. Pour ce projet, j'ai choisi de présenter mes créations dans un espace résidentiel, ce qui constitue en soi une mise en scène.

Le kitsch est universel puiqu'on le rencontre partout avec une prééminence marquée dans les arts d'intermédiaires, décoration, mobilier, bibelots, etc. On pourrait donc dire que le kitsch est particulièrement présent dans un art du quotidien. Considérant que je souhaite que mes créations s'adressent au public le plus large possible, l'utilisation des codes du kitsch constitue pour moi un choix esthétique stratégique. De plus, comme je désire déculpabiliser la pratique de la gourmandise, de la colère, de l'envie, de la paresse, de l'avarice, de la luxure et de l'orgueil en leur retirant leurs stigmates de vices, le kitsch, art du bonheur, est l'outil idéal.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:863
Date January 2002
CreatorsLapointe, Geneviève
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/863/, doi:10.1522/13856152

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