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Le rêve de vouloir changer les choses : pour une organisation sensible entre l'être humain, l'objet et l'environnement

Le rêve de vouloir changer les choses

II est entendu que nous vivons à une époque où notre contact avec l'objet est de plus en plus confronté à l'envahissement de la mécanisation et de l'informatisation. On en vient même à dire que cela contribuerait à être « une menace pour l'âme »*. Je me soucie des comportements obsessionnels de consommation que l'objet industriel engendre.

Ce qui unit le monde de l'objet à celui de l'humain, c'est le besoin. Malheureusement nos besoins sont de plus en plus dirigés et influencés par le développement de l'environnement technique de notre société. Le besoin peut se diviser en trois types: le besoin primaire relié à la survie; le besoin fondamental relié aux développements des capacités physiques et psychologiques; et le plus sollicité par l'univers industriel, le besoin conditionné. Ce dernier correspond à une généralisation des deux premiers types de besoin. Le besoin conditionné n'identifierait aucune borne de satisfaction, laissant libre cours à l'exagération en étant toujours à l'affût du développement, incitant évidement l'objet fonctionnel à en faire autant. Ce qui entraîne également l'objet vers un développement fulgurant, c'est le désir de reconnaissance chez l'être humain, qui passe très souvent par ses biens matériels. En connaissant cette problématique, il est logique de vouloir modifier les valeurs de reconnaissances trop souvent axées sur des considérations matérielles, pour les articuler plutôt autour de valeurs humanistes. Le présent mémoire témoigne de mes tentatives en regard de cette intention.

J'aspire à une simple complicité, à une organisation sensible entre l'objet et son utilisateur. Mes recherches ont consisté à utiliser l'émotion comme médium dans la création d'objets ou d'univers fonctionnels, pour que ceux-ci véhiculent l'énergie humaine qui assure une communication sensible entre les éléments du système être humain/objet/environnement. Je m'inspire des émotions pour créer, mais je ne prétends pas vouloir les faire obligatoirement vivre à tous. Ces émotions fondamentales ne sont utilisées qu'à l'étape de l'intention dans ma conception. Elles ne sont que des points de départ, des déclencheurs. Pendant le processus, l'émotion devient autre. Dans la finalité, cet autre est à la fois symbole et fonction qui cherche le déséquilibre en s'efforçant d'amener l'individu vers une façon différente de percevoir, de sentir ou de vivre ses objets.

Six oeuvres, incluant le concept d'exposition, ont été conçues afin de répondre à mes intentions de recherches. Ce sont des installations sensibles qui tentent d'unir avec cohérence le monde de l'humain et celui de l'objet, à partir d'un besoin plus fondamental. Elles vous parleront de joie, de surprise, de tristesse et de colère.

Je crois que le design se doit d'avoir une qualité esthétique, mais aussi éthique, c'est à dire qu'en plus de servir à combler les besoins d'ordre purement fonctionnel, il doit également participer au bien-être global des individus.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.1124
Date January 1996
CreatorsLavoie, Marie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1124/

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