Ce travail se concentre sur la place et le statut des femmes dans l’économie informelle. Qu’est ce qui donne à ces femmes l’élan et le courage de travailler dans des conditions précaires et défavorisées ? Quelles sont les caractéristiques distinctives des stratégies dont elles s’inspirent transcender leur position structurellement défavorisée au sein de l’économie ? Quelles sont les barrières auxquelles elles continuent de se heurter dans leurs efforts en vue de lutter contre les injustices de la société ? Afin de répondre à ces interrogations, nous avons réalisé en 2012 une enquête représentative auprès d’un échantillon de 1016 ménages dans la wilaya de Béjaia, parmi 783 femmes actives, un tiers des occupées exerce dans l’informel. L’analyse en coupe instantanée des données de l’enquête met en évidence l’hétérogénéité du secteur informel féminin (diversité des activités, raisons et niveau d’informalité variable, disparités salariales à l’égard des femmes). Celui-ci apparaît ni prépondérant, ni marginal. Nous distinguons deux groupes de femmes informelles, celles ayant des activités de subsistance et celles qui sont juste capables de satisfaire leurs besoins de base. L’analyse multidimensionnelle a permis de cerner différentes typologies de celles-ci (les travailleuses à domicile : couturières, les sous-traitantes de produits alimentaires, les nourrices, les coiffeuses…). L’éducation limitée, le manque de qualification, la richesse du ménage et les normes sociales jouent un rôle important dans l’intégration des femmes au marché du travail informel. Ces facteurs d’ordre économique et socioculturel accréditent l’idée de l’existence d’un secteur informel de survie pour les femmes et mettent en lumière leur rôle de reproduction sociale et non d’accumulation. / This work focuses on the position of women working in the informal economy. What gives these women the momentum and the courage to work in precarious and poor conditions? What are the distinctive features of the strategies that inspired them transcend their structurally disadvantaged position in the economy? What are the barriers they continue to face in their efforts to fight against society's injustices? To answer these questions, we conducted in 2012 a representative survey with a sample of 1016 households in the wilaya of Bejaia; among 783 women employed, one third exert informal activities. The cross-sectional analysis of the survey highlighted the heterogeneity of women in the informal sector. It appears that it is neither leading nor marginal. We distinguish two groups of informal women, those with subsistence activities and those who can barely meet their basic needs. Multivariate analysis identified different categories (homeworkers: dressmakers, sub-contracting food providers, nurses, hairdressers). Poor education, lack of qualifications, household wealth and the social norms play an important role in the integration of women in the informal labor market. These economic and socio cultural factors support the idea of the existence of an informal sector of survival for women and emphasize their role regarding social reproduction, not accumulation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PESC0101 |
Date | 11 December 2016 |
Creators | Gherbi, Hassiba |
Contributors | Paris Est, Université A. Mira (Bejaïa, Algérie), Adair, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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