Durement touchée par la guerre de Cent Ans, la Normandie connaît une telle renaissance à partir de la fin du XVe siècle qu’elle devient le premier gisement fiscal du royaume, ce qui conduit le roi à accroître sa tutelle sur elle au cours du siècle suivant. Cette thèse se compose de deux parties distinctes, d’égale importance. La première offre une synthèse sur les demeures campagnardes de la petite et moyenne noblesse dans ce climat hautement favorable à l’activité architecturale. La seconde analyse de manière approfondie près de 80 ensembles manoriaux, qui constituent la base sur laquelle repose les observations synthétiques de la première partie. Si la méthode adoptée privilégie (au-delà des renseignements archivistiques, lorsqu’ils existent) l’analyse archéologique des bâtiments, elle y associe une approche comparative avec les réalisations nationales, les modèles graphiques et les traités « rustiques » contemporains (Androuet Du Cerceau, Estienne, Liébault), qui proposent souvent des usages déjà répandus. L’enquête ainsi menée permet non seulement de comprendre le fonctionnement, les particularismes et l’évolution des manoirs haut-normands entre 1450 et 1600, mais elle révèle aussi une capacité des architectes œuvrant dans la province à innover, avec l’apparition précoce du plan double en profondeur, du vestibule à l’antique ou encore de la fenêtre à meneau en bois, expérimentations qui, en raison des guerres civiles, ne seront pleinement exploitées qu’au siècle suivant. Après l’étude pionnière sur Le Manoir en Bretagne, 1380-1600 (Inventaire général, Paris, 1993), cette thèse offre un nouveau point de comparaison solide pour d’autres études régionales des « maisons aux champs » de la noblesse française. / Seriously affected by the Hundred Years War, Normandy experienced such a renaissance from the end of the XVth century that it became the major source of revenue for the kingdom, causing the king to tighten its control over it during the following century. This thesis offers a study in two distinct parts of equal importance. The first, a synthesis on the country houses of the small and medium nobility in the context of a period highly favourable to the architectural activity. The second, a deeper analysis of about eighty manorial domains, which constitutes the basis upon which rests the larger interpretative account in the first part. If the method adopted stresses archaeological analysis of the buildings, more than archives often missing, it also uses an approach comparing them with structures in other regions of France and with contemporary rural treatises (Estienne, Liébault) and “maisons pour les champs” models (Androuet Du Cerceau), who often suggest forms already widespread. The enquiry conducted in this manner allows us not only to understand the function, the individuality and the evolution of the manors of upper Normandy between 1450 and 1600, but it reveals also the ability of the architects working in the province to innovate, with the early appearance of the compact plan with double rows of rooms, the vestibule “à l’antique” or the window with a wooden mullion, experiments which, because of the civil wars, would not be fully exploited until the next century. Following the pioneering study on Le Manoir en Bretagne, 1380-1600 (Inventaire général, Paris, 1993), this thesis offers an additional firm bench mark for comparison in future regional studies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA040249 |
Date | 07 November 2009 |
Creators | Pagazani, Xavier |
Contributors | Paris 4, Mignot, Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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