Tokyo est une ville mature qui se caractérise par une contraction de sa population active à la suite du vieillissement démographique et par une stagnation de ses indicateurs économiques (Produit Urbain Brut, prix immobiliers, stagflation). Néanmoins, malgré cet état, le tissu urbain de ses espaces centraux a été rénové à un rythme soutenu à partir du tournant des années 2000. Le dynamisme de la livraison de tours de grande hauteur contraste avec le contexte de maturité. La politique de renaissance urbaine mise en place en 2002 par le gouvernement central participe de la grande mutation des espaces centraux et péri‐centraux de la capitale japonaise. Elle permet d’articuler acteurs publics et privés autour d’opérations de rénovation urbaine de grande ampleur, qui concentrent les investissements dans des espaces précis. Ce travail de recherches doctorales analyse les impacts de la maturité urbaine sur la production immobilière et les recompositions spatiales du tissu tokyoïte, en interrogeant la mutation des stratégies des acteurs publics et privés impliqués dans la fabrique urbaine. La maturité est au cœur des questionnements : qu’est ce qu’une ville « mature » ? Comment continuer de créer de la richesse dans un contexte de quasi stagnation économique et démographique ? Cette thèse de doctorat aboutit à trois constats. La ville mature évolue peu à l’échelle macro, mais connaît d’intenses recompositions internes aux échelles méso et micro, traduisant une maximisation de la concurrence et de la compétition entre acteurs et entre territoires. Fruit de cette concurrence généralisée, Tokyo se recompose en points chauds qui concentrent les investissements et en points froids sur‐déprimés dans lesquels les pertes économiques et démographiques sont importantes. Afin de maintenir des taux de rentabilité intéressants pouvant garantir les opérations de renaissance urbaine, un nouveau régime d’accumulation du capital se met en place : un régime d’accumulation « dynamique ». Ce nouveau régime maximise les profits en accélérant la rotation du capital et des investissements immobiliers par le biais d’une obsolescence accélérée du bâti et par la mise en place d’une rotation cyclique des investissements par catégorie (bureau, Résidentiel de luxe, équipement, hôtellerie de luxe). La Contrepartie en est la contraction continue des espaces économiquement rentables ou intéressants les investisseurs privés. La Ville mature entraîne alors une contraction spatiale et temporelle des investissements et aboutit à des logiques de plus en plus concentrées et de plus en plus court‐termistes. / Tokyo is a mature city characterized by two elements: its working population shrinks because of the demographic ageing, and its economic indicators stagnate (Growth Urban Product, real estate prices, stagflation). Nevertheless, in stead of this state, the urban frame of central spaces has been rapidly renewed since the turn of the 2000s. The dynamism of high rise building construction contrasts with the urban context. The urban renaissance policy initiated in 2002 by the central government encourages the great transformation of Tokyo’s central and sub‐central spaces. It allows to articulate public and private agents developing big urban renaissance projects, which concentrate investments in few urban spaces. This doctoral research work analyzes the impacts of urban maturity on real estate activities and on spatial restructurations of Tokyo’s urban frame. It investigates the strategy mutations of public and private agents involved in urban making. Maturity is the core of this PhD: What is a « mature » city? How to continue to create values in such a context of economic and demographic stagnation? This PhD thesis makes three conclusions. The mature city slightly changes at the macro scale, but faces intense internal recomposition at the meso and micro scales. It maximizes competition between agents and territories. As a result of this general competition, Tokyo is recomposed in hot spots, where are concentrated the investments, and in cold spots where economic and demographic losses are important. In order to maintain interessant rentability levels, a new capital accumulation regime appears: a « dynamic » capital accumulation regime. This new regime maximizes profits by speeding the rotation of capital and real estate investments speeding up the obsolescence of buildings and developing a cycle rotation of investments by category (commercial, residential, equipments, hotels). The counterpart is the shrinkage of economically profitable spaces. The mature city is therefore characterized by a spatial and temporal shrinkage of investments, and leads to more and more concentrated and more and more short- termist logics.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015LYO22008 |
Date | 29 June 2015 |
Creators | Languillon, Raphael |
Contributors | Lyon 2, Pelletier, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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