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Le visible et l’invisible dans la pensée cartésienne : figuration, imagination et vision dans la philosophie naturelle de René Descartes / The Visible and the Invisible in Descartes’ Thought : figuration, Imagination, and Vision in René Descartes’ Natural Philosophy

Le but de ce travail est de comprendre les différents aspects du processus de figuration dans la philosophie de Descartes, en particulier pour une connaissance des corps de la nature. La notion de figure revêt différentes fonctions, des premières œuvres de Descartes jusqu’aux plus tardives : fonction méthodique de représentation conventionnelle des relations entre nos notions, objet géométrique, mode de l’étendue assigné par la métaphysique à la réalité des corps, délimitation externe de corps sensibles ou de corpuscules invisibles dans la physique. Nous cherchons à rendre compte de ces dimensions dans leur ensemble pour comprendre comment la pensée de Descartes évolue des Regulae aux textes plus tardifs et s’efforce de répondre à un problème nouveau qui ne se posait pas pour la scolastique, celui de la connaissance de la figure de corps déterminés. Ce problème peut se poser parce que la métaphysique à la fois établit la figure comme mode essentiel de l’étendue des corps et refuse a priori de recourir à la sensation pour la connaissance, mais il se pose aussi en termes purement épistémologiques pour la constitution d’une physique. Nous montrons qu’une clé de ce problème réside dans la théorie de la vision présentée dans la Dioptrique, mais que ce texte appelle en partie son propre dépassement en direction d’une physique corpusculaire qui met en jeu un usage spécifique de l’imagination et de l’expérience. Ceci doit nous permettre de repenser, à partir de la notion de figure, ce qu’il a été convenu de considérer comme un aspect de la mathématisation de la nature opérée au XVIIe siècle. / My aim, in this dissertation, is to explore the various aspects of the process of figuration in Descartes’ philosophy, particularly with respect to the knowledge of natural bodies. Moving from Descartes’ early to his more mature works, we find that the notion of figure (or shape) played a variety of roles: it possessed a methodological function, as a conventional representation of the relations between our notions, but also designated, respectively, a geometrical object, a mode of extension assigned by metaphysics to the reality of bodies, and an external delimitation of sensible bodies or of invisible corpuscles in physics. In analyzing these different functions, my aim is to understand how Descartes’ thought evolved from the Regulae to later texts, while trying to answer a new problem that did not exist for the scholastics, namely that of the knowledge of the shape of determined bodies. This problem arose partly because Descartes’ metaphysics had established shape as an essential mode of bodily extension, while at the time refusing a priori to appeal to sensation for knowledge, but it also emerged for purely epistemological reasons in the process of constituting a new physics. In my thesis, I argue that one key to this problem is to be found in the theory of vision, presented in the Dioptrique, a text that moves, however, towards a corpuscular physics that relies on a specific use of imagination and experience. From this analysis of the notion of figure or shape, we are able to shed a different light on what so far has been considered an integral aspect of the 17th century’s mathematisation of nature.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA040015
Date18 June 2010
CreatorsBellis, Delphine, Julie
ContributorsParis 4, Radboud universiteit Nijmegen, Fichant, Michel, Lüthy, Christoph
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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