Notre étude comparée porte sur l’oeuvre de Ilse Losa (1913-2006), Allemande installée au Portugal, et Samuel Rawet (1929-1984), Polonais immigré au Brésil, deux écrivains qui ont adopté le portugais comme langue d’écriture. Arrivés dans ces pays lusophones quelques années avant la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale, ils possèdent une origine juive commune exprimée chez leurs personnages sous la forme de conflits entre mémoire et oubli, communautarisme et intégration, tradition et performativité culturelle. En outre, leur condition de femme et d’homosexuel leur a servi d’inspiration pour la construction d’une oeuvre marquée par la lutte contre le binarisme de genre dans un contexte d’oppression dans leur terre d’accueil : l’État Nouveau salazariste (1933-1974) et la dictature militaire brésilienne (1964-1985). Ainsi, à travers leur écriture personnelle où l’identité juive et l’identité genrée constituent des questions charnières, nous pouvons penser l’exclusion de façon plus large. Ces auteurs nous fournissent donc un portrait des sociétés brésilienne et portugaise entre la fin des années 30 et le début des années 80, mettant en lumière les enjeux de pouvoir entre l’élite et le peuple. Dans une période de construction d’une identité nationale basée sur le mythe du grand empire au Portugal et l’apologie du métissage et du multiculturalisme au Brésil, Ilse Losa et Samuel Rawet montrent que la nation est toujours une narration. / Our compared study deals with the literary work of Ilse Losa (1913-2006), a German exiled in Portugal, and Samuel Rawet (1929-1984), a Polish immigrant in Brazil, which have adopted Portuguese as writing language. Having arrived in these lusophone countries a few years before the declaration of the Second World War, both share a jewish origin which is expressed in their characters in the form of conflicts between memory and forgetfulness, communitarianism and integration, tradition and cultural performativity. Moreover, their conditions of women and homosexual acted as an inspiration for the construction of a work opposing gender duality in a context of oppression in these host countries : The Salazarist New State (1933-1974) and the military dictatorship in Brazil (1964-1985). This way, through their personal writings in which the jewish identity and the gender identity are key elements, we can consider the exclusion in a broader way. These authors give us a picture of the brazilian and portuguese societies between the end of the 30’s and beginning of the 80’s, highlighting the power relations between elites and masses. During a period in which the national identity is being built on the basis of the myth of the great empire in Portugal and of multiculturalism in Brazil, Ilse Losa and Samuel Rawet show that the nation is always a narrative.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030103 |
Date | 20 November 2014 |
Creators | Marques, Karina Carvalho de Matos |
Contributors | Paris 3, Dumas, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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