A travers l'étude (socio)linguistique d'un groupe d'une centaine de personnes migrantes originaires du Maghreb, cette thèse traite des langues et des parcours d'intégration des personnes. Les différentes représentations analysées font apparaître que les notions de " langues " ou " dialectes " sont difficilement appréhendables en dehors de la prise en compte des identités/représentations qui se manifestent ou sont revendiquées à travers elles en fonction du contexte. Elles montrent aussi que le " brouillage " identitaire dû à la dévalorisation des parlers non officiels favorise l'adhésion à des identités supralocales symbolisées par des " langues uniques " qui en sont emblématiques (idéal monolingue) et participe au sentiment d'insécurité des personnes. Les résultats montrent également que sexe et/ou le genre représente(nt) l'un des paramètres constitutifs du rapport qui s'instaure avec la société d'immigration et " sa " langue parce que les fortes disparités qui existent souvent dès le départ (scolarité, réseau, emploi, etc.), loin de s'estomper avec le temps et la vie dans la nouvelle société (insécurité linguistique, discriminations, etc.), se trouvent accrues et jouent plus en faveur des hommes. L'apprentissage de la langue du pays d'immigration est donc plus une affaire de contacts avec la nouvelle société que de durée de séjour mais ces contacts sont subordonnés, en grande partie, à la structure des réseaux personnels (capital social). Enfin, dans le cadre d'une immigration familiale, le monolinguisme et/ou l'usage exclusif des langues d'origine semble caractériser l'assimilation et la marginalisation/ségrégation alors que le bilinguisme paraît montrer l'intégration.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00729028 |
Date | 31 May 2007 |
Creators | Biichlé, Luc |
Publisher | Université de Grenoble |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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