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L'utilisation et l'appréciation des lieux extérieurs par des enfants dans un quartier défavorisé

Les chercheurs qui tentent de comprendre les mécanismes d'influence du quartier sur les enfants se sont intéressés principalement aux institutions, relations et normes sociales, négligeant l'environnement physique. Pourtant, comparativement aux quartiers plus aisés, l'environnement des quartiers défavorisés se caractérise par des ressources de moindre qualité et davantage de problèmes (Evans, 2004). Même s'ils vivent dans les environnements les moins favorables, les enfants de milieu pauvre sont ceux qui utilisent le plus intensément leur quartier puisque leurs parents manquent de ressources pour leur offrir d'autres opportunités (Valentine & McKendrick, 1997). Quel potentiel les quartiers défavorisés recèlent-t-ils pour le développement des enfants qui y vivent? Cette thèse dresse un portrait de l'utilisation et de l'appréciation des lieux extérieurs par des enfants d'âge scolaire dans un quartier défavorisé de Montréal. Elle comprend deux études distinctes et complémentaires qui possèdent leurs objectifs et leur méthodologie propres. La première étude porte sur l'utilisation des lieux extérieurs par les enfants. Plus spécifiquement, cette étude a pour objectifs de 1) générer un inventaire des lieux extérieurs utilisés par les enfants et déterminer comment les enfants utilisent ces lieux; 2) établir le nombre et le type de personnes qui accompagnent les enfants dans leur utilisation des lieux extérieurs; et 3) explorer les variations dans l'utilisation des lieux extérieurs selon des variables individuelles et climatiques. Appliquant la méthode de la cartographie comportementale, 1 342 observations d'enfants âgés de 8 à 12 ans ont été consignées le long d'un parcours d'observation préétabli. Les résultats montrent que les enfants utilisent intensément les parcs et terrains de jeu pour jouer, et sont relativement absents des rues et des espaces près des résidences. Les parcs et terrains de jeu sont utilisés principalement l'été. Les activités des enfants, de même que leurs compagnons, varient selon le lieu utilisé. Les enfants sont le plus souvent non supervisés dans tous les lieux, toutefois les filles et les enfants plus jeunes ont tendance à être accompagnés d'un adulte davantage que les garçons et les enfants plus âgés. La deuxième étude traite des perceptions qu'ont les enfants des lieux extérieurs. Plus précisément, cette étude a pour objectifs de 1) établir quels lieux extérieurs sont appréciés des enfants et quels éléments sous-tendent ces perceptions; 2) analyser comment les lieux favoris des enfants se distinguent des autres lieux qu'ils apprécient; 3) établir quels lieux extérieurs ne sont pas aimés des enfants et quels éléments sous-tendent ces perceptions; et 4) explorer les variations dans les perceptions des enfants selon des variables individuelles, familiales et environnementales. Pour cette étude, 28 enfants âgés de 7 à 12 ans vivant dans un quartier défavorisé ont pris 618 photos de lieux où ils aimaient aller dans leur quartier. Au cours d'entrevues individuelles, ils ont discuté de leurs photos, sélectionné leur lieu favori et discuté des lieux qu'ils n'aimaient pas. Les résultats révèlent que les parcs et terrains de jeu sont identifiés le plus fréquemment par les enfants à la fois comme lieux aimés et non aimés, et que les espaces près de la maison d'un proche constituent leur lieu favori. Les lieux aimés varient selon l'âge des enfants et le degré de végétation dans les lieux. Les perceptions négatives des enfants quant aux lieux portent principalement sur les menaces à la sécurité. Les enfants distinguent les lieux favoris des lieux aimés seulement par le plus grand nombre de caractéristiques positives et d'activités offertes. L'étude fait ressortir la coexistence à première vue paradoxale de caractéristiques positives et négatives dans les lieux importants pour ces enfants. L'examen des résultats suggère que les enfants jouissent d'une grande liberté pour explorer leur quartier sans supervision, mais qu'ils ont peu à explorer. En effet, ce quartier défavorisé semble dépourvu d'espaces de jeu attrayants près des résidences et d'autres espaces de jeu informels, tandis que la circulation routière rend les rues inhospitalières pour les enfants. En conséquence, les enfants semblent n'avoir d'autre choix que de jouer dans les parcs et terrains de jeu, des lieux où ils craignent cependant pour leur sécurité et qui paraissent peu stimulants. Les comportements et les perceptions des enfants viennent appuyer des propositions d'interventions qui pourraient être bénéfiques non seulement à ces enfants, mais aux communautés défavorisées dans leur ensemble. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Environnement extérieur, Quartier, Enfants, Pauvreté.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2963
Date January 2009
CreatorsCastonguay, Geneviève
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2963/

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