Cette thèse de doctorat explore la captivité des prisonniers de guerre allemands entre les mains des trois principaux Alliés de l’Ouest durant la Seconde Guerre mondiale. Plus précisément, ce travail porte sur les relations établies entre les autorités canadiennes, britanniques et américaines au sujet du traitement de quelque 600 000 « soldats d’Hitler » détenus sur leur territoire respectif entre 1940 et 1945. Une telle approche permet de porter un regard à la fois international et transnational sur la captivité de guerre. Les rapports entretenus entre les Alliés de l’Atlantique Nord au sujet des militaires ennemis témoignent de la dynamique politique présente au sein de cette Alliance. Bien que chaque État appliquait ses propres mesures de détention et entretenait des liens diplomatiques avec les organisations neutres responsables des prisonniers, en particulier le Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu’avec la Suisse, la prise en charge de ces soldats ennemis faisait l’objet d’une grande collaboration interalliée, tout en provoquant d’importantes divergences entre les trois puissances détentrices. Contrairement à l’historiographie existante qui analyse la détention de guerre dans un cadre national, cette thèse montre que les Alliés ont plutôt pensé et élaboré la captivité comme un phénomène transnational. Ils correspondaient les uns avec les autres, contribuaient à leurs politiques respectives, participaient à des projets interalliés, établissaient des politiques communes, se réunissaient périodiquement pour mieux coordonner leurs actions et échanger sur leurs problèmes liés à la détention de guerre, aux solutions apportées, ainsi que pour partager leurs positions concernant la Convention de Genève de 1929, la mise au travail des détenus, le programme de dénazification et le rapatriement des captifs à partir de la fin de l’année 1945. La captivité des soldats allemands est donc le résultat d’une influence mutuelle entre les trois Alliés de l’Atlantique Nord, issu des expériences de chaque puissance détentrice. Suivant cette approche, cette étude indique que le Canada, souvent considéré comme une puissance secondaire dans l’historiographie, occupait un rôle déterminant dans le traitement des prisonniers allemands. De par leur expérience comme puissance détentrice avec plus de 35 000 prisonniers sur leur territoire, les autorités canadiennes s’efforçaient de respecter le droit ... / This doctoral thesis explores the captivity of German prisoners of war in the hands of the three main Western Allies during the Second World War. More specifically, this work focuses on the relationships between the Canadian, British and American authorities regarding the treatment of some 600,000 “Hitler soldiers” held on their respective territories between 1940 and 1945. Such approach allows an international and transnational regard on war captivity. The relationship between the North Atlantic Allies according to captured enemy militaries indicates the political dynamics within the Alliance. Although each State applied its own detention measures and maintained its own diplomatic relation with the neutral organizations responsible for prisoners, in particular the International Committee of the Red Cross, as well as with Switzerland, the handling of these enemy soldiers was the object of a large inter-allied collaboration, while provoking important disagreement between the three holding powers. Contrary to the existing historiography, which often analyzes war detention in a national context, this thesis shows that the Allies established and developed war captivity as a transnational phenomenon. They corresponded with each other, contributed to their respective policies, participated in inter-allied projects, established common policies, met periodically for a better coordination of their actions and discussed their problems related to the detention of war, the solutions provided, and finally to share their positions on the Geneva Convention of 1929, the labour program, the denazification attempts and the repatriation of the captives by the end of 1945. The captivity of the German soldiers is thus the result of a mutual influence between the three North Atlantic Allies, resulting from the experiences of each Detaining Power. Following this approach, this study indicates that Canada, often considered a secondary power in historiography, played a determining role in the treatment of German prisoners. Through their experience as a detaining power with more than 35,000 prisoners on their territory, Canadian authorities strove to respect international law and widely shared their jailer expertise with their Allies. This research suggests that Canadian authorities’ experience had contributed to US and British policies. This point challenge the argument that Canadians played only a “spectator” role ...
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/31744 |
Date | 17 October 2018 |
Creators | Turcotte, Jean-Michel |
Contributors | Imlay, Talbot C., Lemmes, Fabian |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiii, 432 pages), application/pdf |
Coverage | Allemagne, Canada, États-Unis, Grande-Bretagne |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0067 seconds