Cette thèse comparative interroge l'influence du racisme et de l'islamophobie sur les parcours d'une séries de familles dont un partenaire se déclare Arabe. À partir des récits de vie et des participations observantes, le travail accorde une attention particulière aux enjeux qui dérivent de la nationalité et de la citoyenneté, de la religion et de la dimension linguistique. L'intérêt porté à ces trois indicateurs se dévoile grâce à une série des « scènes-situationnelles » (Szene) qui permettent de saisir l'action individuelle et l'action collective des individus qui résistent face à la stigmatisation que leur mixité particulière génère. L'analyse de cette mixité conjugale et du conséquent métissage se fonde sur le principe que les orientations individuelles ne peuvent pas être saisies sans une analyse de l’entourage social complexe des individus composant ces familles. L’hybridation, le dépassement de l’appartenance, le glissement de statut et la puissance d’agir des couples déclenchent des mécanismes micro- conflictuels dont l’articulation s’avère bien souvent difficile à saisir, toutefois utile pour dépasser des binômes classiques qui affectent les études sur la présence du monde arabe, voire musulman, en Italie et en France. Parmi les multiples variables qui agissent sur la vie de couples, les effets des lois de migration, les discriminations existantes entre la réalité « ici et là-bas », la monté des préjugés envers le monde arabe et musulman apparaissent des éléments incontournables. Avec l’objectif de sortir des dichotomies et de la domination en tant qu’angle d’analyse de ces dynamiques conflictuelles, il est envisagé de comprendre certaines stratifications complexes, fondées sur les rapports sociaux de genre, de classe sociale, de racisation et de génération, qui sont le fruit de la rencontre de la migration avec les structures et les stratégies familiales et institutionnelles. L'originalité de ce travail vient du fait que l’évolution de la mixité conjugale est étudiée en rapport à la migration physique d’un des membres du couple et à la migration « intérieure » de l’autre, ainsi qu’aux étapes de la création du groupe familial même. / This comparative PhD thesis aims to investigate the influence – in Veneto and in Alsace – of racism and islamophobia on the life course of couples whose one partner is Arab. Based on life histories and participant observations, the analysis focuses on the effects of laws and decrees on nationality and citizenship, of national belonging, and of religious affiliation. These contextual elements help to understand the individual and collective actions in reaction to the stigmatization of mixité. The analytic originality consists in studying marriage dynamics by considering the physical migration of the Arab partner but also the « intimate » or « inner » migration of the other. Laws and decrees, political and media discourses and stigmatizing representations do affect the lives of these couples. But instead of weakening them, the research shows how quite often they may strengthen the actors and led them to emerge as agents of change for themselves, their families, and their society.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013STRAG001 |
Date | 20 March 2013 |
Creators | Odasso, Laura |
Contributors | Strasbourg, Università Ca' Foscari (Venise, Italie), Delcroix, Catherine, Trevisan-Semi, Emanuela |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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