Ce travail doctoral propose une théorisation enracinée du phénomène de survie locale au sein de la firme multinationale. L'objectif est d'apporter des éléments de réponse à la problématique suivante : quelles sont les stratégies locales élaborées par les sites industriels de multinationales afin de survivre et de se maintenir au sein de la chaîne de valeur de l'entreprise malgré un contexte de globalisation et de rationalisation des coûts de production ? L'étude historique du cas d'IBM Montpellier nous permet d'interpréter le phénomène de survie locale comme résultant d'un processus managérial de maturation de la survie par la transformation. Ce processus se décompose en trois étapes successives : une phase de conformité pendant laquelle les acteurs locaux ressentent peu de pressions exogènes et se contentent d'adopter et d'exécuter les pratiques et les directives globales ; une phase d'opposition qui émerge en réaction à des menaces soudaines et qui consiste à contester certaines logiques globales afin de protéger les acquis locaux ; et une phase de transformation pendant laquelle les acteurs locaux cherchent à anticiper les futures évolutions de la compagnie et à redéfinir les pratiques et les logiques locales afin d'être en mesure d'influencer ou de contourner des décisions jugées menaçantes. La thèse met en exergue le caractère paradoxal du processus stratégique de survie en le situant à l'interface entre résistance et conformité. La démarche étudiée consiste à traduire les transformations organisationnelles insufflées par le siège, à les négocier, à les dévier et à se les approprier. Au final, nos observations montrent qu'une stratégie de survie pour la filiale revient non pas à combattre le changement mais à l'accompagner de manière à trouver ou à créer sa nouvelle place dans la chaîne de valeur globale. / This thesis proposes a grounded theory of the phenomenon of local survival within multinational corporations. The aim is to study the following question: what kind of strategies might be developed by manufacturing plants in order to survive and remain in the value chain of a multinational despite a context of globalization and costs rationalization? The historical analysis of the case of IBM Montpellier allows us to interpret the phenomenon of local survival as resulting from the maturation of a managerial process of survival by transformation. This process is composed of three stages: a compliance phase during which local actors feel little exogenous pressures and simply adopt and implement practices and directives coming from headquarter; an opposition phase that emerges in response to sudden threats and consists in contesting the diffusion of some logics in order to protect and maintain the established local order; and a transformation phase during which local actors seek to anticipate future evolutions of the company and redefine local practices and logics in order to influence or bypass certain decisions deemed to threaten the future of the site. The thesis highlights the paradoxical nature of this survival strategic process since it lies at the interface between resistance and compliance. The approach studied consists in translating, negotiating, or deviating organizational changes instilled by headquarter. Finally, our observations show that for subsidiaries, a survival strategy entails not to fight change but to support it in order to find or to create their new place in the global value chain.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013MON20105 |
Date | 22 November 2013 |
Creators | Keh, Pauline |
Contributors | Montpellier 2, Rodhain, Florence, Meissonier, Régis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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