Grâce à une démarche ethnographique et à l’appui théorique de la sociologie interactionniste et de la sociologie de l’expérience, nous proposons une étude de la stigmatisation sociale, de la ségrégation scolaire et de la réaction des individus ainsi socialement traités à partir du cas des jeunes diagnostiqués comme souffrants de troubles du comportement et orientés en Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique (I.T.E.P.). Nous commençons par déconstruire le processus amenant à l’étiquetage de certains élèves au comportement déviant et à l’échec scolaire évident, déviances qui sont traduites en trouble mental et en handicap. Cela permet de saisir les enjeux socio-politiques qui expliquent comment les acteurs parviennent à légitimer la mise à l’écart des élèves présentant des troubles du comportement. L’I.T.E.P. développe une stratégie de normalisation du comportement combinant deux logiques : celle du nécessaire soulagement de la souffrance psychique tenue pour responsable des troubles du comportement chez ces jeunes, et celle qui relève davantage de l’« orthopédie sociale » consistant en une rééducation et une resocialisation. Cette prise en charge totale prend le risque de leur isolement social et de leur glissement dans une situation de liminalité dont il sera difficile, par la suite, de sortir. A cette stratégie, et malgré les étiquettes et la prise en charge disqualifiantes auxquelles ils sont confrontés, les jeunes répondent par la mise en place de tactiques qui consistent, d’une part, à mettre à distance les stigmates qu’ils subissent et, d’autre part, en un travail de « normification » de leur personnalité et à travers elle, de leurs comportements. Leurs objectifs est de convaincre, dans un premier temps, qu’une telle orientation est illégitime dans leur cas et, dans un second temps, qu’ils sont prêts à retourner dans un cursus de formation ordinaire. / Through an ethnographic approach and based on the theory of sociological interactionism as well as the sociology of experience, we offer a study of social stigmatisation and segregation in school. We also study the reactions of individuals that fall victim to them. We base our work on young people diagnosed as suffering from behaviour disorder and who are admitted in Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique (Therapeutic, Educational and Pedagogical Institute). We start by unravelling the process that leads to the stigmatisation of some pupils as well as their deviant behaviour and the obvious difficulties they face in school. These deviances are described as mental disorders and disability. Thus we can understand the socio-political issues that explain how the setting aside of students with behaviour disorder is justified by those involved. I.T.E.P. develops a strategy of behaviour normalisation based one two ideas: the necessary relief of psychological suffering responsible for the behaviour disorders these young people suffer from, and “social orthopaedics” as a way to re-educate and re-socialise them. This comprehensive approach to care puts them at risk of social isolation and might see them slip into a situation of liminality that can prove to be difficult to do away with. Despite the labelling and the discrediting care they have to deal with, these young people answer by resorting to tactics that aim at shrugging off the stigma they suffer from and embark on a process of « normification » of their own personality and therefore of their behaviour. They aim is first to convince that this kind of care is not justifiable in their case and secondly that they are ready to go back to an ordinary training structure.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013BOR22077 |
Date | 28 November 2013 |
Creators | Dupont, Hugo |
Contributors | Bordeaux 2, Zaffran, Joël |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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