Parmi les stratégies qui permettent aux équipes organisationnelles de créer un climat de travail positif se trouve l’utilisation de l’humour. La littérature présente ce phénomène à la fois comme une pratique organisationnelle qui permet la canalisation des émotions et le maintien de l’ordre social. Or, un courant de la littérature souligne la dimension obscure que peut revêtir l’humour au sein des organisations, articulant qu’il peut devenir un outil d’exclusion professionnelle qui perpétue les inégalités sociales. Bien que les études présentant l’humour de supériorité comme un outil d’exclusion soient nombreuses, peu d’études se penchent sur le risque de fragmentation sociale pouvant émerger d’une utilisation de l’humour irréfléchie en contexte de groupe diversifié.
Ce mémoire a ainsi pour but de comprendre comment les acteurs issus de multiples contextes culturels et, du même coup, avec plusieurs appartenances identitaires négocient l’utilisation de l’humour en contexte organisationnel. Basée sur une approche qualitative et, plus spécifiquement, ethnographique, cette étude a été réalisée auprès d’une institution bancaire montréalaise qui est d’ores et déjà culturellement diversifiée. Les résultats obtenus au moyen d’observation non-participante et d’entretiens semi-dirigés démontrent qu’une influence réciproque est notable entre une forte culture d’entreprise humoristique et un humour bienveillant et inclusif. Une transcendance des identités individuelles vers une identité groupale se dégage, révélant l’existence d’une transculturalité organisationnelle. L’humour – voire l’ensemble des sous-cultures humoristiques qui composent les diverses unités de travail – devient en ce sens un outil de régulation de la vie organisationnelle. / Among the strategies that enable organizational teams to create a positive work climate is the use of humor in the workplace. According to the literature, humor is an organizational practice that allows workers to both channel emotions and maintain the established social order. However, humor also has its dark side; humor can become a tool of occupational exclusion that perpetuates social inequalities especially when it is used to demonstrate superiority. Although empirical studies documenting the harmful effects of this type of humor are numerous, few studies address the risk of social fragmentation that can emerge from the unthinking use of humor in a diverse group context.
This Master’s thesis therefore aims to understand how actors from multiple cultural backgrounds and with multiple occupational identities negotiate the use of humor in an organizational context. Based on an ethnographic approach, this qualitative study was conducted in a culturally diverse banking institution based in Montreal. Using non-participant observation and semi-structured interviews, the study identified a reciprocal influence between a corporate culture that valued and encouraged humor and a benevolent and inclusive use of humor by workers. Surprisingly, humor transcended individual workers’ ethnocultural identities and contributed to the development of a shared workgroup-based identity that was distinct from yet imbricated in a broader organizational culture that governed how humor was used. Humor – or, more specifically, the humoristic subcultures that made up the various work units – became a tool for regulating organizational life.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/31967 |
Date | 04 1900 |
Creators | Lajeunesse, Zoé |
Contributors | McAllum, Kirstie |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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