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François Châtelet. Le philosophe enseignant : raison et scène publique / François Châtelet. The teaching philosopher

Sans doute la première thèse de doctorat sur le philosophe François Châtelet (1925-1985), cette recherche interroge centralement la part collective de l'oeuvre qu'il a laissée. F. Châtelet a en effet défait une posture traditionnelle du geste créateur en philosophie visant la reconnaissance d'un seul nom propre, porteur unitaire de sens, et propriétaire d'idées, pour rendre manifeste une philosophie de la transmission des connaissances véritablement critique et ouverte car débarrassée d'une manière tout originale de la volonté de faire système. Parce que cette dimension collective a été étroitement liée chez F. Châtelet à une mise en question de la philosophie institutionnalisée, une place particulière a été faite à l'ouvrage-pivot La philosophie des professeurs (1970) dans lequel il a dévoilé l'idéologisation qui s'effectue de la philosophie à travers les programmes qui lui donnent forme enseignante. Pour F. Châtelet, la défense de la philosophie vivante s'accompagne à l'inverse d'une critique constante des images qui lui proposent de tenir un rôle à la fois supérieur et impuissant, et d'une réflexion politique sur les réalités de l'École et de la culture. Dans cette voie, il appartient à la philosophie d'entrer en résistance et de se séparer des fins voulues par le pragmatisme social, par les collusions entre pouvoirs et savoirs gestionnaires aussi bien que par ses identifications à des formes d' « Etat-Savant ». Cette recherche établit que l'oeuvre à la fois personnelle et collective de F. Châtelet aura eu pour l'un de ses fils directeurs, sous cet aspect, la dénonciation de la modélisation de la pensée, et qu'elle se sera employée à faire remonter concrètement cette modélisation à la naissance de la philosophie comme genre spécifique. / This doctoral dissertation, probably the first on the philosopher François Châtelet (1925-1985), focuses mainly on the collective aspect of the body of work he left behind. Châtelet did much to undermine the traditional attitude of the philosophical act of creation whose aim is the acknowledgment of a single proper name – seen as the lone bearer of sense and sole owner of ideas – in order to bring to light a philosophy of the transmission of knowledge, one that is truly critical and open as a result of being stripped, in a highly original way, of the will to systematize. Since this collective dimension was for Châtelet closely tied to a reassessment of institutionalized philosophy, particular attention has been paid here to the key work La philosophie des professeurs (1970) in which he exposed the ideologizing taking place within philosophy through the curricula giving it a teachable form. For Châtelet, the defense of philosophy as a living discipline is accompanied, conversely, by a relentless critique of the images encouraging it to maintain at once a superior yet powerless role, and by a political reflection on the realities of schooling and culture. In line with these positions, philosophy's role is to become a force of resistance, to distance itself from the ends intended both by social pragmatism as well as by the collusions between administrative authorities and those who manage their systems of knowledge, and to avoid association with any form of "knowledgeable State." The present study shows that Châtelet's work – an undertaking that was simultaneously personal and collective – consequently had as one of its guiding principles the denunciation of the standardization of thought, and that it applied itself in concrete terms to tracing that standardization back to the birth of philosophy as a specific genre.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080018
Date24 February 2015
CreatorsPérin, Nathalie
ContributorsParis 8, Douailler, Stéphane
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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