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Vendre de l’air : sociologie du marché "volontaire" des services de compensation carbone / Selling air : sociology of the "voluntary" carbon offset market

Cette thèse porte sur le marché dit « volontaire » des services de compensation carbone. Sur ce marché, des entreprises, qui n’ont aucune obligation de souscrire à ces services, achètent à des opérateurs privés, ONG ou entreprises, des « crédits carbone » pour « compenser » leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour obtenir ces crédits carbone, les opérateurs du marché mettent en œuvre des projets de réduction des émissions de GES dans les pays du Sud. Ces nouveaux échanges marchands du début des années 2000 ne sont pas sans susciter de critiques. Journalistes, ONG environnementales et scientifiques considèrent que ce marché, d’une part, ne permet pas de réduire efficacement les émissions de GES et, d’autre part, que les populations du Sud encourent de potentiels dangers avec la mise en œuvre de tels projets. La thèse interroge ainsi l’apparent paradoxe du choix des entreprises d’investir dans des services environnementaux contestés alors que ces derniers ne constituent pas une obligation réglementaire et peuvent mettre en danger leur réputation. En considérant le marché « volontaire » comme un « marché contesté », selon le sens donné à cette notion par Steiner et Trespeuch (2014), la thèse rend compte des conditions d’existence et de maintien de ce marché. A partir d’entretiens, d’observations et de l’analyse de sources écrites, elle examine le rôle de divers dispositifs, du travail marchand ainsi que de l’appropriation de l’offre par les acheteurs dans l’organisation de ce marché. La thèse interroge plus généralement le rapport entre économie et environnement et s’intéresse aux ressorts de l’engagement « volontaire » des entreprises pour le climat. / This dissertation deals with the so-called “voluntary” carbon offset market. In this market, companies, which have no obligation to subscribe to these services, purchase “carbon credits” to “offset” their greenhouse gas (GHG) emissions from private operators (NGOs or businesses). To obtain carbon credits, operators implement GHG emission reduction projects in Southern countries. These new trade exchanges, which date from the early 2000s, provoke critics. Journalists, environmental NGOs and scientists believe that this market on the one hand does not effectively reduce GHG emissions to fight against climate change, and on the other hand that people in the South face potential dangers linked to the implementation of carbon offsetting projects. The dissertation thus questions the apparent paradox of the choice of companies to invest in contested environmental services when they are not a regulatory obligation and may endanger their reputation. By considering the “voluntary” market as a “contested market”, according to the meaning given to this notion by Steiner and Trespeuch (2014), the dissertation explores the conditions of existence and maintenance of this market. Through interviews, observations and written sources, our research analyzes the role of various market devices, but also commercial work as well as the appropriation of the offer by buyers in organizing this market. In doing so, it questions more generally the relationship between economy and the environment and is interested in the determinant factors of the “voluntary” commitment of companies for the fight against global warming.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018IEPP0013
Date01 October 2018
CreatorsValiergue, Alice
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Dubuisson-Quellier, Sophie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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