Dans un contexte bipolaire Est-Ouest, l’accord de coopération spatiale franco-soviétique conclu lors de la détente demande la réalisation de programmes spatiaux engageant l’action des scientifiques. Cette recherche étudie les interactions entre les politiques publiques et la capacité d’agir des organismes délégués et des réseaux scientifiques en France et en URSS entre 1966 et 1988. L’analyse vise à appréhender la capacité des acteurs à répondre aux objectifs assignés à cette politique de coopération. L’objectif diplomatique vise à « dépasser l’affrontement entre les deux blocs » lancé en 1966 sur le long terme, faisant de la coopération bilatérale un instrument de diplomatie scientifique, et l’objectif visant à matérialiser la relation sous forme de projets spatiaux automatiques et de missions de vols habités. Des réseaux de scientifiques russes et français contribuent à l’internationalisation des sciences, comme le montrent en 1986 le projet VEGA et les missions de vols habités PVH et Aragatz. La manière dont ces objectifs interfèrent avec des facteurs structurels externes met en lumière la capacité des acteurs à établir une gouvernance au moyen d’une communication innovante, formelle et informelle. Dans un contexte de relations internationales parfois tendues, la démonstration de cette aptitude renforce le champ de la diplomatie spatiale. Il s’agira de contribuer à une histoire croisée de la coopération spatiale en France et en URSS. L’ambition est de rendre compte, par l’analyse des interactions des réseaux scientifiques du spatial avec le politique et dans le contexte des relations internationales des Etats, de leur capacité à coopérer en situation concurrentielle. Cette démarche entend contribuer à la relecture d’une séquence de la guerre froide que l’historiographie récente revisite par les circulations Est-Ouest. / In the East-West bipolar context, a Franco-Soviet space cooperation agreement demanding the implementation of space programs involving the work of scientists was concluded in 1966. This thesis examines the interactions between the public politics applied in centralised institutions between 1966 and 1988, and the capacity of delegated bodies and scientific networks in France and the USSR to act in a situation characterized by periods of retraction and détente.The analysis draws on the role of politics of cooperation having two distinct objectives: the superior and long-term political goal of "overcoming the confrontation of the two blocs" launched in 1966, for which bilateral cooperation becomes the instrument of scientific diplomacy, and the objective to materialise the relationship in the form of joint robotic space and human spaceflight projects. The way in which these objectives are influenced by external factors highlights the capability of actors to establish a system of governance through innovative formal and informal communication. In a context of sometimes tense international relations, the demonstration of this aptitude reinforces the field of a space diplomacy. This work will contribute to an intertwined history of space cooperation between France and the USSR. The ambition is to account for their ability to collaborate in a competitive situation by analysing the interactions between scientific networks in space and politics intertwined with international relations between the states.This approach aims to contribute to the re-reading of a sequence of the Cold War that recent historiography revisits through East-West circulations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100124 |
Date | 29 November 2017 |
Creators | Roche Nye, Laurence |
Contributors | Paris 10, Raviot, Jean-Robert |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
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