Compte-tenu du degré de complexité des interconnexions au sein du système financier mondial, mis en avant pendant la crise financière 2007-2009, l'adoption des modèles de réseaux, comme paradigme d'analyse et d'amélioration de la robustesse du système, paraît particulièrement pertinent, sinon nécessaire. Les institutions financières sont vues comme des nœuds d'un réseau où les transactions interbancaires constituent les liens au travers desquels la propagation des chocs se matérialise. En outre, la crise a également mis en évidence le rôle d'un rationnement de la liquidité comme canal majeur de transmission des chocs. Cette thèse examine les interactions entre les tensions sur le marché monétaire, la contagion interbancaire et la structure du réseau, avec une application au marché interbancaire européen et au système de paiement. La contribution de cette étude à la littérature sur les réseaux financiers s'articule autour de trois axes. Le premier est un modèle intégrant trois canaux de propagation des chocs, à l'œuvre durant la crise 2007-2009, à savoir les expositions à un facteur de risque commun, aux risques de contrepartie et, enfin, au risque de liquidité. Le deuxième axe est une application de ce modèle étudiant les expositions interbancaires dans le système financier européen entre 2008 et 2012, et ce, au niveau individuel des agents, i.e. de banque à banque; constituant ainsi, et à notre connaissance, l'unique contribution académique dans ce domaine. Cette étude souligne notamment le rôle de la structure du réseau dans la propagation des chocs et reproduit la fragmentation du marché européen observée en 2011-2012. Enfin, la troisième contribution porte sur la propension des banques à retarder leurs transactions sur la base des données du système de paiement TARGET2. Cette étude souligne une divergence des comportements des banques au niveau de leur gestion de la liquidité intra-journalière. En effet, deux types de comportements se distinguent à cet égard : le premier consiste à fixer un niveau de liquidité initiale suffisant pour répondre aux besoins de la journée et un second qui a tendance à gérer cette liquidité en flux tendus. Les banques adoptant ce deuxième type de comportement sont à l'origine de la majorité des retards de paiements constatés au niveau du système financier. L'ampleur des retards de paiement est par ailleurs fortement corrélée au niveau des tensions sur le marché, constituant de ce fait un indicateur avancé d'une éventuelle crise à venir.Le résumé substantiel n'a pas été fourni par l'auteur / Given the extent and importance of financial interconnectedness in recent years that were particularly underlined by the 2007-2009 financial crisis, the adoption of the network paradigm to analyze and improve robustness of a financial system appears to be fully relevant. Financial institutions are viewed as nodes of a network and their short- or long-term loans extended to each other as links or exposures through which a shock may propagate. Moreover, the same crisis accentuated the role of funding shortage as a channel of shock transmission. This dissertation focuses on the interplay of liquidity stress, interbank contagion and a network structure with application to the European interbank market and payment system. The contribution of this research to the literature on financial networks is threefold. The first develops a model that allows analyzing three contagion channels that happened to be at play during the financial crisis: exposures to a common risk factor; exposures to credit and counterparty risk in the interbank market; exposures to short-term liquidity risk. The second contribution is the unique analysis of cross-border contagion in the European banking system from 2008 to 2012 at the bank level using the developed model. Overall, the study finds the importance of the network structure for the extent of contagion propagation and captures the fragmentation of the market observed in 2011-2012. The third contribution consists of analysis of payment delays in the European payment system TARGET2. More specifically, this chapter provides evidence that banks differ in the way they manage their daily liquidity and can be split into two groups in this regard: those which put enough initial liquidity into the system, and those which economize on liquidity and rely on incoming payments to make outgoing transactions. The second group is responsible for the majority of the delayed payments, particularly during the period of low liquidity in the market, which constitutes an early warning indicator of stress.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100026 |
Date | 02 February 2015 |
Creators | Salakhova, Dilyara |
Contributors | Paris 10, Scialom, Laurence |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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