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Paléoécologie des environnements nordiques anthropisés : une étude comparative entre l'Islande et le Labrador

Dans le but de comparer l’impact des fluctuations climatiques et des activités anthropiques sur l'évolution du couvert végétal des environnements nordiques avant et après leur anthropisation, une étude paléoécologique basée sur une approche pluridisciplinaire a été réalisée sur des échantillons prélevés aux alentours de sites archéologiques au nord-est de l’Islande et au nord du Labrador. Les bio-indicateurs qui ont été utilisés incluent les grains de pollen, les macrorestes (plantes et insectes), les diatomées et les cernes de croissance d’arbres. Le Labrador a été occupé par des groupes autochtones depuis 7000 ans; leur économie de subsistance était basée sur la chasse, la pêche et la cueillette de petits fruits. En Islande, la première vague de colons scandinaves est arrivée à la fin du 9e siècle; ils ont apporté avec eux un mode de vie européen continental basé sur un système de subsistance combinant l'agriculture, l’élevage et la pêche. Tant en Islande qu’au Labrador, nos données paléoenvironnementales montrent une évolution de la végétation similaire qui a été principalement influencée par les conditions climatiques qui prévalaient. À titre d’exemple, la détérioration des conditions environnementales au cours du Néoglaciaire a entrainé un déclin du couvert forestier en faveur des arbustes et des espèces de tourbières. Dans les deux régions d’étude, l'effet principal de l'activité anthropique a été l'introduction et la dispersion de nouvelles espèces de mauvaises herbes et des déchets reliés à leurs activités quotidiennes. Toutefois, au Labrador, l’arrivée des Moraves vers AD 1771 semble avoir entrainé l’ouverture du couvert forestier le long de la côte. En combinant les données paléoenvironnementales et archéologiques, nous avons démontré que les les Inuits et les Moraves du Labrador et les Norois en Islande ont dû faire face à des fluctuations climatiques similaires au cours des derniers millénaires. En particulier, les Norois auraient mis en œuvre des stratégies de gestion des terres pour développer les pâturages à partir de AD 940 et même pendant la période du Petit Âge glaciaire. Pour les Inuits du Labrador, les changements dans l'évolution du paysage sont subtils jusqu’à la fin du 18e siècle, ce qui coïncide avec l'arrivée des missionnaires moraves en 1771. Le besoin récurrent en bois a causé l’ouverture du couvert forestier ce qui pourrait avoir conduit à l'établissement du mélèze. / The aim of this study is to compare the impact of climatic fluctuations and anthropogenic activities on the evolution of vegetation cover in anthropic northern environments. Paleoecological studies based on a multi-proxy approach were undertaken on samples taken from archeological sites located in northeastern Iceland and northern Labrador. The fundamental bio-indicators included pollen, macrofossils (plants and insects), diatoms and tree-rings growth. Labrador has been occupied by aboriginal groups for 7000 years BP. Their subsistence economy was based on hunting, fishing and gathering berry picking. In Iceland, the first wave of Norse settlers arrived at the end of the 9th Century. They brought with them a continental European way of life based on a subsistence system combining pasture and fisheries. The paleoenvironmental data in Iceland and Labrador show a similar vegetation evolution that was mainly influenced by prevailing climate conditions. For example, the deterioration of environmental conditions during the Neoglacial led to a decline in forest cover in favor of shrubs and peatland species. In both of the study regions, the main effects of anthropogenic activity were the introduction and dispersal of new weed species and waste disposal related to their daily activities. However, in Labrador, the arrival of the Moravians at around 1771 seems to have led the opening of the forest cover along the coast. By combining palaeoenvironmental and archaeological data, we have shown that the Inuit and Moravians in Labrador and the Norse in Iceland faced similar climatic fluctuations over the last millennium. In Iceland, the Norse settlers implemented major land management strategies to develop pasture land, which is the primary reason they continued to occupy Svalbard since AD 940 and during the Little Ice Age. In Labrador, there were subtle changes in the landscape at the end of the 18th Century that coincided with the arrival of the Moravian missionaries. In particular, the recurrent need for wood caused an opening in the spruce forest that could have led to the establishment of tamarack.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27698
Date24 April 2018
CreatorsRoy, Natasha
ContributorsWoollett, James, Bhiry, Najat
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xviii, 230 pages), application/pdf
CoverageTerre-Neuve-et-Labrador, Islande
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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