De quelle manière l’urbanisme opérationnel se confronte-t-il aux les évolutions contemporaines des mouvements urbains de contestation et des rhétoriques politiques sur le développement durable et participatif ? Cette thèse part du constat d’un processus d’institutionnalisation en cours depuis les années 1970 de plusieurs mouvements sociaux et critiques de l’urbanisme promouvant la place des citadins dans la construction de la ville. Ce processus est analysé et situé à travers une ethnographie menée dans le contexte emblématique des transformations récentes du Nord-Est de la métropole parisienne. Le pari de ce travail est de mettre en place une observation de situations d’interaction entre groupes d’acteurs qui sont généralement regardés séparément : les associations impliquées dans des processus de concertation, les groupes engagés dans l’occupation d’espaces en friche, les décideurs et techniciens des grands projets d’aménagement urbain, les collectifs d’artistes et architectes promouvant l’art urbain et la participation. À travers l’analyse des justifications et des (més)ententes que ces acteurs mobilisent dans la négociation autour des projets en cours, ce qui se profile est la naissance de formes de contre-pouvoirs instituées. Ces dernières sont encadrées dans des dispositifs qui agissent sur la valorisation de l’incertitude dans les imaginaires urbains, sur l’affirmation ambiguë de la catégorie de l’« habitant » comme sujet-objet de la transformation et sur la construction de temporalités intercalaires et événementielles comme nouveaux paradigmes de la planification. Ce qui résulte de notre analyse est un questionnement autour des convergences entre autogestion libertaire et néolibéralisme urbain, et autour du rapport entre urbanisme technique et critique urbaine. / In which way is urbanism confronting both the evolution taking place in contemporary urban movements and the simultaneous growth of political rhetoric concerning sustainable, participatory development? The present thesis stems from the observation of an ongoing process of institutionalization, begun in the seventies, of social movements and critical theories that emphasize the role and importance of city residents in the construction of their city. This process is analyzed through an ethnography conducted in the Parisian northeastern metropolitan area, thus situating it in an illustrative context of significant recent transformation. The challenge of this work is in studying a number of situations in which actors who are generally considered separately, interact: organizations involved in the development of communal urban participation, groups actively occupying abandoned urban spaces, the technicians and decision-makers of large-scale renovation projects, collectives of artists and architects advocating urban art and participation. Through an analysis of the explanations and (mis)understandings these actors use and reach while discussing projects in progress, what appears is a specific form of control of social counter-powers. This process is framed by apparatus attributing value to the idea of uncertainty in the urban imagination, asserting the “inhabitant” as an ambiguous subject-object of urban transformation, conceiving the intermittent progression of events and temporalities as a new paradigm of urban planning. What follows from this analysis is a questioning into where libertarian self-governance and urban neoliberalism converge, and into the evolving relationship between technical and critical urbanism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA100164 |
Date | 09 December 2014 |
Creators | Gatta, Federica |
Contributors | Paris 10, Biase, Alessia de |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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