L’objectif de cette étude est d’appréhender le vécu psychoaffectif des pères de bébés prématurés (Lindberg & al., 2008), leurs relations avec le bébé (Morisod-Harari & al., 2013 ; Ibanez & al., 2006), leur conjointe (Frascarolo, 2001) et les professionnels (Tombeur & al., 2007; Fegran & Helseth, 2009) selon l’approche écosystémique (Bronfenbrenner, 2005). Plus spécifiquement, le modèle opérationnel Processus-Personne-Contexte-Temps (Bronfenbrenner, 1996) sur lequel nous prenons appui, a permis, de manière originale, de procéder à l’analyse de la contribution de facteurs d’ordre individuel, familial et contextuel au vécu psychoaffectif de ces pères. Au plan méthodologique, 48 pères ont participé à notre étude au moyen d’un entretien semi-directif basé sur l’Entretien Clinique pour les parents à risque (CLIP) (Meyer, Zeanah, Boukydis & Lester, 1993) et d’une série de questionnaires. Nous avons utilisé des tests standardisés et des questionnaires adaptés à notre problématique : l’Inventaire de l’Alliance Parentale (Abidin & Brunner, 1995), le Parent Medical Interview Satisfaction Scale (P-MISS) (Lewis, Scott, Pantell & Wolf, 1986), le Parenting Sense of Competence Scale (PSOC), (Johnston & Mash, 1989), l’Echelle de Stress Parental : Unité de Néonatologie (Miles, Funk & Carlson, 1993), le Questionnaire Périnatal du Stress Post-traumatique (Quinnell & Hynan, 1999), le Coping Health Inventory for Parents, CHIP (McCubbin, McCubbin, Patterson, Cauble, Wilson & Warwick, 1983) et l’échelle du soutien familial et social, FSS (Dunst, Jenkins & Trivette, 1984). Nos principaux résultats indiquent que les pères construisent un premier lien avec leur bébé mais témoignent également d’un vécu traumatique lié à la prématurité. Les pères présentent une alliance coparentale coopérative et une satisfaction élevée vis-à-vis du personnel soignant. Par ailleurs, les résultats révèlent que le sentiment de compétence paternelle est moins élevé chez les pères de notre échantillon comparé à celui de la population générale. Ils mettent aussi en évidence que le stress paternel est élevé et qu’il va induire un état de stress post-traumatique dès leur séjour dans le service. Pour autant, la majorité des pères adopte des stratégies de coping, telles que le maintien de la cohésion familiale et la communication avec le personnel soignant et les autres parents dans le service. Enfin, nous avons mis en évidence l’influence des caractéristiques du contexte, à savoir le soutien familial et le soutien extrafamilial fourni par l’équipe soignante et les autres parents dans le service, sur l’ensemble de nos variables. L’ensemble des résultats obtenus permet de proposer des perspectives de recherche et des pistes d’intervention auprès des pères de bébés prématurés au sein des services concernés. / The aim of this study is to analyse the life experiences of fathers of prematurely-born infants (Lindberg & al., 2008), their relationship with the baby (Morisod-Harari & al., 2013; Ibanez & al., 2006), their partner (Frascarolo, 2001) and the medical staff (Tombeur & al., 2007; Fegran & Helseth, 2009) based on the theoretical eco-systemic approach (Bronfenbrenner, 2005). Specifically the operational model « Process-Person-Context-Time » (Bronfenbrenner, 1996), on which we are building, in an original manner, to analyse the contribution of personal, contextual and family-related factors on the fathers’ life experiences. As per our methodology, 48 fathers of prematurely-born infants participated in our study through a semi-structured interview, based on the Clinical Interview for parents of high risk infants (Meyer, Zeanah, Boukydis & Lester, 1993), as well as a series of questionnaires. We used standardised tests as well as questionnaires adapted to our study purposes: the Parenting Alliance Inventory (PAI)(Abidin & Brunner, 1995) and the Parent Medical Interview Satisfaction Scale (P-MISS) (Lewis, Scott, Pantell & Wolf, 1986) in order to analyze the proximal processes. Fathers were asked to evaluate their life experiences by completing the Parenting Sense of Competence Scale (PSOC), (Johnston & Mash, 1989), the Parent Stressor Scale: Neonatal Intensive Care Unit (PSS: NICU) (Miles & Davis, 1993), the Perinatal Post-traumatic Questionnaire (PPQ) (Quinnell & Hynan, 1999) and the Coping Health Inventory for Parents (CHIP) (McCubbin, McCubbin, Patterson, Cauble, Wilson & Warwick, 1983). The family and extra family support were measured by the Family Support Scale (FSS) (Dunst, Jenkins & Trivette, 1984). Our principal results indicate that fathers construct an early bond with the infant but also admit to being traumatised by the premature birth. The fathers also exhibit a cooperative parenting alliance with and a high level of satisfaction towards the medical staff. However, the results reveal an inferior sense of paternal competence by the fathers within our sample compared to the general population. The results also show that paternal stress is high and will induce post-traumatic stress symptoms during the hospitalisation of the infant. Though, most fathers adopt a coping strategy, such as maintaining family cohesion and communication with the medical staff and other fathers in the unit. Finally, the impact of the context’s characteristics on all our variables is highlighted, namely family support and extra-family support provided by the medical staff and other parents in the neonatal unit. The results obtained allow us to suggest research themes as well as intervention schemes within the relevant services, towards the fathers of prematurely-born infants.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015TOU20032 |
Date | 22 September 2015 |
Creators | Koliouli, Flora |
Contributors | Toulouse 2, Zaouche-Gaudron, Chantal, Raynaud, Jean-Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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