Gérard Gasiorowski, artiste français dont l'opus polymorphe, mais essentiellement pictural, s'est déroulé sur deux décennies seulement, a oscillé d'un photoréalisme austère et raffiné à un expressionnisme tourmenté et parfois lyrique. Mais si cette œuvre use indéniablement des moyens de la peinture, elle se veut avant tout, par son dispositif global, une réflexion critique sur la production esthétique de son temps et les différentes instances de l'art. Après une ascension fulgurante de peintre distingué, ayant épuisé les vertus de l'image, cet enfant terrible brise ses jouets pour se retrancher en un long cycle de travaux dit régressifs, avant de revenir à une interprétation grave et majestueuse de son histoire intime de l'art. Si ces trois temps de l'œuvre peuvent être lus comme des phases, ils peuvent être également considérés comme les chapitres d'un récit où l'auteur serait aussi le ou les personnages. Car, et de façon délibérée, c'est sur le registre de la fiction que l'ouvrage pictural s'est élaboré. Dérision et autodérision auront conduit Gasiorowski, pour échapper aux classifications d'usage, aux académismes, à inventer l'artiste qui saurait au mieux servir la peinture sans se servir. Car «Peinture» était pour lui corps et langage, soit une entité complexe et non un simple produit. S'appuyant sur une documentation augmentée et en partie inédite (exhumations des archives et de certaines œuvres) ainsi que sur une enquête portant sur les sources iconographiques utilisées par l'auteur, ce travail a, entre autres, permis d'établir que cette stratégie était présente, à l'œuvre, dès le début. / Gérard Gasiorowski was a French artist whose polymorphic, though essentially pictorial work, was developed over two decades only, and oscillated from an austere and sophisticated photorealism to a tormented and occasionally lyrical expressionism. But if his work undeniably uses the painting medium, it claims to be, before everything and as a whole, a critical thought of the aesthetic production of his time and the different art authorities. After a dazzling ascension as a eminent painter, this terrible child, having exhausted all the properties of the image, breaks his toys to take refuge in a long cycle of so-called regressive works, before returning to a serious and majestic interpretation of his persona! history of art. If these three moments can be seen as phases of his work, they can be considered as chapters of a novel as well, in which the author would also be the character(s), for his pictorial work has been based on fiction, in a deliberate way. Mockery and self-mockery finally led Gasiorowski to invent the artist who would know how to serve painting without serving himself, in order to escape usual classifications and academicism. Because « Painting » was a body, a language, i complex entity to him, and not just a product. Based on an extended and partly new documentation (exhumation of archives and some previously unseen works) and a survey on the iconographic sources used by the artist, this dissertation has, among other things, enabled to establish that this strategy was present in Gasiorowski's work since the beginning.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H031 |
Date | 09 June 2017 |
Creators | Agostini, Philippe |
Contributors | Paris 1, Dagen, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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