Ce travail de recherche se proposait d’étudier le XVIIIe siècle dans un petit espace méditerranéen comme les Présides de Toscane, en en faisant le point de départ pour étudier cette mer et ses transformations profondes.La perspective adoptée est celle d’une Méditerranée des petits espaces, c’est à dire d’une Méditerranée dans laquelle les petites entités territoriales comme les Présides sont considérées comme des éléments d’une stratégie complexe, des composantes d’un cadre plus large d’échanges et de connexions.En concernant en détail les Présides, à partir du 1557, ils ne sont à aucun moment une entité indépendante et souveraine. On peut dire, donc, que l’État des Présides n’a jamais eu en réalité les caractéristiques propres d’un État. On peut parler des Présides de Toscane comme d’un espace urbain, réglé par des statuts datant du XIIe siècle et, pour cette raison, semblable aux espaces urbains italiens du Moyen-Âge. Ce territoire se caractérise immédiatement par la dichotomie entre un espace militaire et un espace urbain. La cohabitation entre ces deux réalités séparées n’est pas toujours aisée.L’administration du territoire des Présides de Toscane est confiée à un gouverneur militaire. On constate son ingérence dans la gestion administrative mais aussi dans la justice. Les populations locales sont entièrement cooptées par le système d’assistance fourni par les garnisons. L’économie et les politiques économiques sont conditionnées dans leur presque totalité par des logiques militaires.La structure sociale est héritée de la féodalité médiévale. Les sources archivistiques et les journaux des voyageurs décrivent une économie simple, destinée presque exclusivement à satisfaire les besoins de la population locale.Pendant tout le XVIIIe siècle, les Présides sont l’objet d’un jeu de diplomatie superposé, dans lequel se croisent des canaux formels et informels, dans un entrelacement d’affaires et de relations qui dépasse le cadre de vie paisible d’un petit espace méditerranéen. Plusieurs chancelleries étrangères s’intéressent aux Présides pour des raisons différentes, en trouvant à Naples un interlocuteur toujours intéressé à discuter. Grand-duché de Toscane, République de Gênes, Autriche, Russie, France post révolutionnaire : tous ces États, à un moment donné, discutent avec le secrétariat d’État de Naples du sort des Présides de Toscane.Les Présides soi-dit de terre ferme (Orbetello, Talamone et le Mont Argentario) subissent une lente et inexorable intégration au domaine royal, en se transformant progressivement en une province« normale » : ce processus est achevé avec leur suppression administrative en 1796.Avant ce tournant, toutefois, ce part des Présides devient une possible monnaie d’échange dans les négociations internationales : elle est en effet à plusieurs reprises au cours du XVIIIe siècle un objet de négociations entre Naples et les chancelleries européennes, d’abord avec l’Autriche dans les années1760, ensuite avec la France après la dissolution de la république de Venise. Entre ces deux moments, il y a aussi un improviste intérêt russe, auquel Naples ne paraît opposer aucune résistance.Au cours du XVIIIe siècle les Présides perdent progressivement leurs privilèges et leur statut particulier, faillissent changer domination plusieurs fois, voient l’effondrement de leur système économique, se transforment en un centre de trafics illégaux avec un groupe d’indépendantistes rebelles (les Corses de Pascal Paoli), et subissent le siège des troupes françaises pendant les guerres napoléoniennes.Malgré tous, ils restent un espace que change son importance selon l’observateur, mais qui conserve, indépendamment du cadre (local ou global) une certaine importance. Du local au global et vice-versa, ce petit espace méditerranéen et de frontière continue, pendant tout le XVIIIe siècle à entrer dans les traités internationaux, à être un pion d’échange qui fait encore envie aux grandes et petites puissances. / This research work proposed to study the eighteenth century in a small Mediterranean area like thePresìdi of Tuscany, making it the starting point to study this sea and its profound transformations.The perspective adopted is that of a Mediterranean of small spaces, that is to say of a Mediterranean inwhich the small territorial entities like the Presìdi are considered as elements of a complex strategy,components of a broader framework of exchanges and connections.Regarding in detail the Presìdi, from 1557, they are at no time an independent and sovereign entity. Itcan be said, therefore, that the State of the Presìdi has never in fact had the characteristics proper to aState. The Presìdi of Tuscany can be described as an urban space, governed by statutes dating back tothe 12th century and, for this reason, similar to the Italian urban spaces of the Middle Ages. Thisterritory is immediately characterized by the dichotomy between a military space and an urban space.The cohabitation between these two separate realities is not always easy.The administration of the territory of the Presìdi of Tuscany is entrusted to a military governor. It showsits interference in administrative management but also in justice. The local people are fully co-opted bythe assistance system provided by the garrisons. The economy and economic policies are conditionedalmost entirely by military logics.The social structure is inherited from medieval feudalism. Archival sources and travellers’ journalsdescribe a simple economy, almost exclusively for the needs of the local population.Throughout the eighteenth century, the Presìdi are the object of a game of superimposed diplomacy, inwhich formal and informal channels intersect, in an interweaving of business and relationships thatexceeds the peaceful life of a small Mediterranean space. Several foreign chancelleries are interested inthe Presìdi for different reasons, finding in Naples an interlocutor always interested in discussing. GrandDuchy of Tuscany, Republic of Genoa, Austria, Russia, post-revolutionary France: all these states, at agiven moment, discuss with the Naples State Secretariat the fate of the Presìdi of Tuscany.The so-called land Presìdi (Orbetello, Talamone and Monte Argentario) undergo a slow and inexorableintegration into the royal domain, gradually turning into a «normal» province: this process is completedwith their administrative abolition in 1796. Before this turning point, however, this share of the Presídibecame a possible bargaining chip in international negotiations: it was in fact during the eighteenthcentury a subject of negotiations between Naples and the European chancelleries, first with the Austriain the 1760s, then with France after the dissolution of the Republic of Venice. Between these twomoments, there is also a sudden Russian interest, to which Naples does not seem to oppose anyresistance.During the eighteenth century the Presìdi gradually lose their privileges and their special status, fail tochange domination several times, see the collapse of their economic system, turn into a centre of illegaltrafficking with a group of rebel independents (the Corsicans of Pascal Paoli), and suffered the siege ofFrench troops during the Napoleonic wars.In spite of all, they remain a space that changes its importance according to the observer, but whichpreserves, regardless of the frame (local or global) a certain importance. From the local to the global andvice versa, this small Mediterranean and frontier space continues, throughout the eighteenth century toenter international treaties, to be a pawn of exchange that still envy large and small powers.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AZUR2010 |
Date | 15 June 2018 |
Creators | D'onofrio, Antonio |
Contributors | Côte d'Azur, Università degli studi di Napoli "L'Orientale", Marzagalli, Silvia, Mascilli Migliorini, Luigi |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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