Contexte: La compréhension de l’histoire naturelle de l’asthme et des allergies au cours de la petite enfance est encore parcellaire. De plus, il persiste encore des incertitudes quant à la contribution des facteurs comportementaux et environnementaux au développement de ces maladies. Objectifs: 1) Etudier l’histoire naturelle des symptômes respiratoires et allergiques chez l’enfant de 0 à 4 ans en identifiant des phénotypes basés sur ces symptômes par des analyses de cluster, 2) Caractériser ces phénotypes au regard de leurs co-morbidités et de leurs facteurs de risque, en particulier ceux liés à l’environnement de vie des enfants incluant leur exposition précoce à la pollution atmosphérique d’origine automobile (PAA). Matériel et méthodes: Ce travail de thèse s’inscrit dans le cadre du suivi de la cohorte de naissances PARIS (Pollution and Asthma Risk: an Infant Study) mise en place en 2003 et incluant 3840 nouveau-nés. Des auto-questionnaires régulièrement renseignés par les parents ont permis de documenter l’état de santé des enfants en termes de symptômes et de pathologies respiratoires/allergiques, ainsi que leur mode et cadre de vie. La sensibilisation allergénique a été déterminée par dosage des IgE spécifiques dans le sang à l’âge de 18 mois. L’exposition à la PAA intégrant les différents lieux de vie (domicile, lieu de garde) a été évaluée pour la première année de vie des enfants par un modèle de dispersion, l’indice ExTra. L’identification de phénotypes respiratoires/allergiques entre 0 et 4 ans a été effectuée par des analyses de cluster transversales et longitudinales. Les co-morbidités et facteurs de risque associés aux phénotypes ont été étudiés. Résultats : Entre 0 et 4 ans, des sifflements ont été rapportés chez 31% des enfants, et une toux sèche nocturne chez 38%. Ils sont respectivement 43% et 38% à avoir éprouvé des symptômes évocateurs de rhinite allergique et de dermatite atopique. La prévalence cumulée des maladies diagnostiquées par un médecin était de 12,2% pour l’asthme, 39,4% pour l’eczéma et 3,8% pour le rhume des foins. L’étude des trajectoires des symptômes de sifflements, toux sèche nocturne, rhinite allergique et dermatite atopique a permis d’identifier un groupe avec une faible prévalence de symptômes [n=1236, 49,0%] et quatre phénotypes respiratoires/allergiques distincts: deux transitoires («rhinite transitoire» [n=295, 11,7%] et «sifflements transitoires» [n=399, 15,8%]), non associés avec la sensibilisation IgE dépendante, et deux persistants («toux/rhinite» [n=284, 11,3%] et «dermatite» [n=308, 12,2%]), associés à la sensibilisation allergénique. Le phénotype «rhinite transitoire» était associé à l'exposition postnatale au tabagisme, pouvant irriter les voies respiratoires. Le phénotype «sifflements transitoires» était lié au sexe masculin et au contact avec d'autres enfants (frères et sœurs plus âgés, fréquentation d'une crèche). Les facteurs de risque des deux phénotypes associés aux IgE comprenaient la présence d’antécédents parentaux d'allergie, ainsi que l'exposition potentielle à des allergènes et au stress, connues pour jouer un rôle dans le développement des maladies allergiques. Nos résultats montrent également qu’au regard de la symptomatologie allergique, l’exposition précoce à la PAA semble impacter davantage certains sous-groupes d’enfants (ceux de sexe masculin, ceux ayant un terrain familial d’asthme/d’allergie et ceux dont la mère a souffert d’un problème grave de santé). Conclusion: Ce travail contribue à mieux comprendre l’histoire naturelle des manifestations respiratoires et allergiques durant les années préscolaires et suggère l'existence de différents phénotypes avant l'âge scolaire. Le fait qu'ils diffèrent en termes de facteurs de risque et de sensibilisation renforce la plausibilité de profils distincts, potentiellement liés aux irritations et aux infections pour les phénotypes transitoires, et à l'allergie pour les phénotypes persistants. / Background: The natural history of asthma and allergies during childhood is still not fully understood. In addition, there are still some uncertainties about the contribution of behavioral and environmental factors to the development of these pathologies. Objectives: 1) To study the natural history of respiratory and allergic symptoms in children from birth to age 4 years by identifying phenotypes based upon these symptoms using cluster analyses, 2) To characterize these phenotypes with regard to their comorbidity and risk factors, especially those related to the life environment of children, including their early exposure to traffic-related air pollution (TAP). Methods: This work is part of the follow-up of the PARIS (Pollution and Asthma Risk: an Infant Study) birth cohort, implemented in 2003 and including 3840 newborns. Self-administered questionnaires regularly filled in by parents were used to collect information about the health status of children in terms of respiratory/allergic symptoms and diseases, as well as about lifestyle/environment characteristics. IgE-mediated sensitisation was determined at the age of 18 months. Exposure to TAP integrating the different places of residence and day-care was assessed in the first year of life of children using a dispersion model, the ExTra index. Respiratory/allergic phenotypes were identified between 0 and 4 years by cross-sectional and longitudinal cluster analyses. Comorbidity and risk factors associated with phenotypes were studied. Results: Between 0 and 4 years, wheezing has been reported in 31% of children, and dry night cough in 38%, whereas 43% and 38% have experienced symptoms suggestive of allergic rhinitis and atopic dermatitis, respectively. The prevalence of doctor-diagnosed diseases in the first 4 years was 12.2% for asthma, 39.4% for eczema and 3.8% for hay fever. The study of joint trajectories of symptoms such as wheezing, dry night cough, allergic rhinitis and atopic dermatitis identified a group with low prevalence of symptoms [n=1236, 49.0%] and four distinct phenotypes: two transient ("transient rhinitis" [n=295, 11.7%] and "transient wheeze" [n=399, 15.8%]), without any relation with IgE sensitisation, and two persistent ("cough/rhinitis" [n=284, 11.3%] and "dermatitis" [n=308, 12.2%]) associated with allergic sensitisation. Transient rhinitis phenotype was only associated with tobacco smoke exposure, which could irritate the airways. Transient wheeze phenotype was related to male sex and contact with other children (older siblings, day-care attendance). Lastly, risk factors for both IgE-associated phenotypes encompassed parental history of allergy, potential exposure to allergens and stress, known to be associated with the development of allergic diseases. With regard to allergic symptomatology, our results also show that the impact of early exposure to TAP could be more important in some subgroups of children (boys, children with parental history of allergy, and children whose mother experienced a serious health problem). Conclusion: This work contributes to a better understanding of the natural history of respiratory/allergic symptoms during preschool years, and provides evidence for the existence of different phenotypes before school age. The fact they differ in terms of sensitisation and risk factors reinforces the plausibility of distinct profiles, potentially linked to irritation and infections for the transient phenotypes, and to allergy for the persistent phenotypes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA05S006 |
Date | 30 May 2013 |
Creators | Rancière, Fanny |
Contributors | Paris 5, Momas, Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
Page generated in 0.0029 seconds