Return to search

Anaphors in discourse : anaphoric subjects in brazilian portuguese / Les anaphores dans le discours : sujets anaphoriques en portugais brésilien

La présente thèse porte sur l’utilisation et l’interprétation des sujets nuls et pronominaux en portugais brésilien. Son objectif est de comprendre les facteurs sémantiques et discursifs qui peuvent être pertinents pour le choix entre ces expressions anaphoriques et la façon dont ce choix s’articule avec la théorie générale de la résolution de l’anaphore. Le point de départ a été la recherche sur les sujets nuls et réalisés sous la perspective de la grammaire générative, en particulier la théorie paramétrique. Cette thèse démontre que l’analyse proposée dans cette perspective ne peut rendre compte des données observées. Par exemple, la généralisation sur la « pauvreté » de la morphologie verbale directement liée à l’absence, ou à la fréquence réduite, de sujets nuls est contestée avec les données expérimentales ainsi qu’avec la distribution de la fréquence relative des sujets nuls au sein des personnes discursives dans le corpus. Une explication alternative présentée dans la littérature, à savoir l’importance des caractéristiques sémantiques des antécédents – l’Animacité et le Specificité – semble mieux expliquer la distribution constatée. Cette explication n’est cependant pas suffisante pour comprendre le choix des sujets anaphoriques en brésilien, puisque le nombre relatif de sujets nuls animés et spécifiques est relativement plus élevé que dans les langues à expression obligatoire des sujets. Par conséquent, cette thèse soutient que les facteurs discursifs semblent jouer un rôle crucial dans l’utilisation des sujets nuls et réalisés en brésilien. Les principaux facteurs identifiés ici sont le statut évident de l’antécédent et le caractère contrastif de l’information d’arrière-plan et l’information nouvelle. Le premier est un facteur standard dans la littérature sur la résolution de l’anaphore (exprimé par différents termes comme l’accessibilité, la familiarité, etc.), qui permet l’hypothèse d’une relation inverse entre le degré de saillance de l’antécédent et degré explicitation nécessaire dans l’expression anaphorique : plus l’antécédent est saillant, moins l’anaphore doit être explicite. Le second facteur, le contraste, constitue la principale contribution nouvelle de cette thèse : Comme pour d’autres niveaux d’analyse linguistique et d’autres phénomènes dans le langage, le choix de l’expression anaphorique semble être orienté vers l’efficacité. Plus précisément, lorsque l’information d’arrière-plan (background) et l’information assertée (focalisée) dans un énoncé contrastent, il est plus probable qu’un sujet nul soit utilisé. Les caractéristiques d’une grammaire permettant de traiter ces diverses caractéristiques est esquissée : on propose une grammaire à plusieurs niveaux dont les contraintes sémantiques et discursives agissent en parallèle à travers un principe de correspondance probabiliste. Il est ainsi démontré que les sujets nuls sont probables dans certains contextes de co-référence discursifs, puisque dans ces contextes, leurs antécédents sont plus évidents et contrastent plus avec l’information d’arrière-plan. Une contre-preuve apparente à la proposition esquissée ici est analysée : l’interprétation générique des sujets nuls. Cependant, on montre que les mêmes contraintes sémantiques appliquées à d’autres constructions génériques dans plusieurs langues peuvent produire des sujets nuls génériques en brésilien, étant donné l’échec de la mise en arrière-plan prédite par l’approche proposée ici. Enfin, les résultats de trois expériences de mouvements oculaires en lecture, qui étudient l’utilisation et l’interprétation des sujets nuls et pronominaux, sont présentés. Ces résultats corroborent de façon convaincante l’hypothèse selon laquelle les sujets nuls et réalisés ainsi que leur interprétation peuvent être expliqués par la théorie proposée ici, qui les traite en termes de contraintes d’interprétation plutôt qu’en termes de légitimation syntaxique. / The present dissertation is concerned with the use and interpretation of null and pronominal subjects in Brazilian Portuguese. This investigation examines these phenomena in an attempt to disentangle the semantic and discursive factors that can be relevant for choice between these anaphoric expressions in Brazilian Portuguese and the way in which this choice is articulated with the general theory of anaphora resolution. The starting point of this dissertation was the research looking into null and overt subjects from the perspective of Generative Grammar, specially the Parametric Theory. Throughout the present work, however, the analyses proposed in this perspective were shown not to account for the data at stake. The generalization that poor verbal morphology is directly related to the absence or reduced frequency of null subjects, for example, is challenged through experimental data and an investigation of the relative frequency of null subjects across discourse persons in corpora. An alternative explanation presented in the previous literature, namely the importance of the antecedents’ features of Animacy and Specificity, seems to better account for the attested distribution. However, this explanation is not sufficient for understanding the choice between null and overt subjects in Brazilian Portuguese, since the number of animate and specific null subjects is still relatively higher than in languages with obligatory expression of subjects. Therefore, it is argued that discourse factors seem to play a crucial role in the use of null and overt subjects in Brazilian Portuguese. The main factors identified here are Obviousness and Contrast. The first is a standard feature in the literature about anaphora resolution (expressed by a variety of terms, such as Salience, Familiarity, Accessibility, etc.), which is part of the reverse mapping hypothesis according to which the more obvious the subject is, the less explicit the co-referential form is allowed to be. The second factor, Contrast, is the main finding of the present dissertation: as is the case for other levels of linguistic analyses and other phenomena in language, the choice of anaphoric expression in Brazilian Portuguese seems to be driven by efficiency. In the present case, this means that, when the backgrounded information and the asserted (focused) in- formation in an utterance contrast the most, it is more likely that a null subject will be used. The design of a grammar that deals with these multiple features is sketched, specifically, a multi-layered scalar probabilistic grammar is proposed, whose semantic and discourse constraints act in parallel through a probabilistic mapping. It is, thus, shown that null subjects are likely in discursive co- reference, since in these contexts their antecedents are more obvious and the focused information contrasts the most with the background. An apparent counter-example to the proposal sketched here is analyzed: the generic interpretation of null subjects. However, it is shown that the same semantic constraints cross-linguistically applied to other generic constructions can produce generic null subjects in Brazilian Portuguese, given the failure to be grounded predicted by the approach proposed here. Finally, on-line evidence for the analysis of the use and interpretation of null and pronominal subjects is provided. The results found in three eye-tracking while reading experiments provide striking evidence in favor of the proposal put forward here, according to which null and overt subjects and their interpretation can be accounted for in terms of constraints on interpretation rather than licensing.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCC105
Date15 December 2017
CreatorsCorrea Soares, Eduardo
ContributorsSorbonne Paris Cité, Miller, Philip H., Hemforth, Barbara, Menuzzi, Sérgio de Moura
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Collection

Page generated in 0.0031 seconds