En France et au Royaume-Uni le terme dyslexie désigne une situation dans laquelle la maîtrise des compétences lectorales est considérée comme problématique: des critères d’inspiration médicale et psychologique sont appliqués à des performances scolaires dans des contextes où la scolarisation est la norme. L’objet de la thèse est de rendre compte de la construction sociale de la dyslexie, de comprendre comment des pratiques et des dispositifs rendent possible l’émergence d’un genre de personne dyslexique. La première partie traite de la construction de la dyslexie comme problème public des premiers cas au XIXe siècle à la reconnaissance de la catégorie au XXIe. Tandis que l’histoire du problème au Royaume-Uni est celle d’une réussite (les revendications sont structurées autour d’une définition précise et des solutions sont proposées) sa définition est longtemps incertaine et peu autonome en France. On montre dans la deuxième partie que la dyslexie est un problème scolaire, touchant aux savoirs enseignés et évalués par l’école, d’autant plus consistant qu’il est institué dans les normes et les pratiques de l’école. Au Royaume-Uni, sa reconnaissance peut être intégrée aux pratiques pédagogiques des enseignants du fait d’une logique psychologique. En France elle demeure un problème largement extrascolaire, les pratiques d’identification sont surtout paramédicales et sa reconnaissance s’inscrit dans les dispositifs relatifs au handicap. La troisième partie est consacrée à l’étude des outils d’objectivation donnant consistance à la dyslexie. Les difficultés en lecture de certains élèves ne sont appréhendées en ces termes que si elles peuvent être montrées et quantifiées. / In France and the United-Kingdom, the word dyslexia refers to a situation in which the mastery of reading skills is considered to be problematic: criteria inspired by medicine and psychology are applied to school performances, in contexts where schooling is the norm. The purpose of the thesis is to account for the social construction of dyslexia, to understand how practices and dispositives make possible the emergence of a kind of dyslexic people. The first part deals with the construction of dyslexia as a social problem, from the first cases at the end of the 19th century to the recognition of the category at the beginning of the 21st century. While the problem’s history in the United-Kingdom in that of success (claims are structured around a specific definition and solutions are offered), its definition remains uncertain and lacks autonomy for a long time in France. In the second part, I show that dyslexia is a school-related problem – concerning skills taught and assessed at school –all the more consistent that it is integrated into school norms and practices. In the United-Kingdom, its recognition can be part of teachers’ educational practices, due to a psychological logic. In France, it remains largely outside the educational institution (identification practices are mainly paramedical and its recognition is part dispositives related to disability). The third part is devoted to the study of objectification tools which give consistency to dyslexia. Some pupils’ reading difficulties can be comprehended as such only if they are demonstrated and quantified.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012ENSL0765 |
Date | 27 November 2012 |
Creators | Woollven, Marianne |
Contributors | Lyon, École normale supérieure, Lahire, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds