Comment définir un professionnel de la traduction et de l’interprétation judiciaire ? Aujourd’hui le métier de traducteur et d’interprète judiciaire en France et en Espagne est en voie de professionnalisation. Les structures professionnelles – formation, associations, régulation de l’État – contribuent à cette transformation de même que les attitudes favorables à la professionnalisation des praticiens, autrement dit le professionnalisme. Nous avons constaté que les travaux en traductologie n’ont pas développé la notion de professionnalisme et ont accordé une place centrale à la formation, laissant souvent de côté les aspects attitudinaux. Par ailleurs, la formation se révèle comme un critère de différenciation des traducteurs et interprètes, distinguant ceux qui sont diplômés en traduction – qualifiés de « professionnels » – de ceux qui ont acquis des compétences en traduction par la pratique – qualifiés de « natifs » (« naturels » ou « non-professionnels »). Cette thèse interroge cette dernière distinction et propose un modèle pour l’étude du professionnalisme centré sur cinq dimensions : l’idéal de service, l’intérêt pour les associations professionnelles et pour la qualité-efficacité dans la réalisation des tâches, les souhaits d’amélioration des conditions de travail et enfin les références en principes éthiques. Par le recours à ce modèle, notre travail explore les différences de professionnalisme entre traducteurs et interprètes judiciaires « natifs » et « professionnels » travaillant en France et en Espagne à partir d’entretiens biographiques. Les résultats avancent que l’interaction entre les acteurs interviewés et les structures professionnelles autres que la formation, détermine la définition du professionnalisme et du professionnel de la traduction. / What defines a professional on the field of legal translation and court interpretation? Nowadays, France and Spain are in the process of professionalizing this field. Even now, professional structures like a formal education, organizations and state regulations are contributing to this transformation, as well as demonstrating a favorable attitude towards the professionalization from its practitioners. In other words, professionalism. We have noticed that translation studies do not have a notion of professionalism, but keep a central role in formal education, which in effect neglects its attitudinal aspects. Furthermore, a formal education becomes the differentiation between translators and interpreters, distinguishing those who are certified in translation (qualified as “professionals”) from those who have acquired their translation skills through practice (qualified as “natives”, “naturals” or “non-professionals”). This thesis draws into question the above differentiation and proposes a model that studies professionalism focused on five aspects: the ideals of service, the interest for professional associations and quality-efficiency in task completion, the desire to improve working conditions and finally the standards in ethical principles. Through the use of this model, we performed biographical interviews to explore the differences in professionalism between “natives” and “professional” legal translators and court interpreters who work in France and Spain. The results indicate that, the interaction between the interviewees and the professional structures, other than a formal education, determines the definition of professionalism and of a translation professional.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100078 |
Date | 19 October 2018 |
Creators | Lomeña Galiano, Maria |
Contributors | Paris 10, Universitat Jaume I (Castellón de la Plana, Espagne), Pujol Berché, Mercè, Monzó, Esther |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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