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Étude des relations besoins-coûts et coûts-efficacité des services de suivi communautaire offerts à des personnes ayant une histoire d'itinérance et souffrant de maladie mentale grave

Le suivi communautaire est de plus en plus considéré comme étant l'approche la plus efficace et la moins coûteuse pour aider dans leur quotidien les personnes qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale graves. Depuis le mouvement de désinstitutionnalisation, ces individus ont été identifiés comme étant à haut risque de se retrouver sans domicile fixe.
Face à la réforme en santé mentale et aux redistributions des enveloppes budgétaires de soins de santé communautaire, des analyses de coût-efficacité s'imposent afin de maximiser l'utilisation des maigres ressources des services. Pourtant, peu de recherches ont ete effectuées concernant les services de soutien communautaire auprès de la population sans-abri.
Notre étude, qui s'insère dans une étude longitudinale en collaboration avec l'Association canadienne pour la santé mentale(ACSM), secteur Ottawa, avait pour objectif principal de combler cette lacune en conduisant une analyse besoins-coûts et coûts-efficacité du suivi communautaire auprès de cette population (N = 90) dans la région d'Ottawa. Un devis de recherche expérimental avec mesures répétées a été utilisé.
L'analyse économique s'est grandement inspirée de la méthodologie développée en Angleterre (Knapp et Beecham, 1990) pour évaluer l'ensemble des coûts de soins de santé et services sociaux. Les résultats ont révélé qu'en moyenne $25,745.42 ont été dépensés au cours d'une période de neuf mois, soit $34,327.23 par année pour soutenir un individu dans sa communauté. Les soins médicaux et psychiatriques représentent 32.8% de ces coûts, tandis que les subventions au logement et les bénéfices sociaux totalisent 40.33% des coûts globaux. Seulement 9.2% des coûts sont reliés aux services de soutien offerts par l'ACSM. Ces résultats sont assez similaires a ceux rapportés par Lehman et coll.(1999) et Wolffet coll. (1996). Peu de coûts étaient rattachés a l'emploi, l'éducation et les loisirs.
Les résultats ne révelent aucune relation significative entre l'intensité d'utilisation des services et la sévérité des besoins (en termes de fonctionnement psychosocial, de la stabilité résidentielle et de la satisfaction avec la vie) et entre cette intensité d'utilisation et les changements au niveau de ces besoins au cours d'une période de neuf mois. Il est possible que ceci soit relié, en partie du moins, a la fluctuation des symptômes qui affectent le fonctionnement. Les besoins identifiés au Temps 1, ont pu varier a l'intérieur de la période de neufs mois pour laquelle les coûts ont été calculés et ainsi influencer l'utilisation des services. Étant donné que les coûts les plus élevés représentent les séjours en milieu hospitalier, il se peut que la relation entre les coûts et les changements soit plutôt non linéaire puisque le fonctionnement est certainement affecté en période de crise, de rechute ou de stabilisation de la médication.
L'étude a toutefois démontré que le soutien communautaire intensif contribuait significativement à la diminution des symptômes de détresse des participants, cela meme après seulement 9 mois de services. Une relation a aussi été identifiée entre les coûts à l'agence et la hausse du niveau de fonctionnement, indépendamment du groupe d'appartenance. Ainsi, les interventions des services de soutien communautaire peuvent, même à court terme, avoir un impact positif sur le bien-être des individus qui reçoivent leurs services.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/28950
Date January 2003
CreatorsBlouin, Mariette
ContributorsAubry, Tim
PublisherUniversity of Ottawa (Canada)
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Format212 p.

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