Introduction : La douleur est un phénomène complexe dont la neurophysiologie est encore mal caractérisée chez les enfants. De nombreux neurotransmetteurs sont impliqués, dont plusieurs jouent également un rôle dans le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), un diagnostic très fréquent dans la population pédiatrique. Notre étude avait comme objectif de mieux caractériser les mécanismes de la douleur chez les enfants. En second lieu, nous avons décrits ces mêmes mécanismes dans un groupe de jeunes atteints du TDA/H. Méthode : 54 participants sains de 7 à 17 ans ont été recrutés, dont 25 enfants (7-11 ans) et 29 adolescents (11-17 ans). 25 autres sujets (17 garçons) avec un diagnostic de TDA/H ont constitué un second groupe. Deux visites avaient lieu pour ce groupe : l’une avec prise régulière de médication psychostimulante et l’autre après un arrêt thérapeutique. Chaque sujet avec TDA/H a été apparié avec un sujet sans ce diagnostic selon l’âge et le sexe. La douleur était mesurée grâce à une stimulation thermique appliquée sur l’avant-bras droit et l’immersion de l’avant-bras gauche un bain d’eau froide (10,0 °C). La modulation conditionnée de la douleur (MCD) était calculée par la différence de la douleur perçue pendant une stimulation thermique de 120 secondes (stimulus test) avant et après le bain d’eau froide (stimulus conditionnant). La sommation temporelle (ST) était calculée en observant l’augmentation de la douleur au cours de la stimulation thermique. Résultats : Chez sujets sans TDA/H, aucune réduction de la douleur par la MCD n’était observable pour les 7-11 ans. À l’opposé, la MCD était efficace sur une courte durée pour les garçons adolescents, tandis qu’elle avait un effet plus soutenu chez les adolescentes. La MCD était inefficace chez les enfants sains appariés et les enfants avec TDA/H. La ST n’était pas influencée par le sexe, l’âge ou le statut TDA/H. En comparant les enfants sains et ceux avec TDA/H, le seuil de douleur était similaire. Toutefois, le seuil de tolérance thermique était plus faible chez les enfants avec TDA/H lors de la visite sans médication. La tolérance au bain d’eau froide était également plus faible pour les enfants atteints du TDA/H, peu importe la prise de psychostimulants. Conclusion : La MCD était absente chez les enfants prépubères mais très efficace chez les adolescentes, ce qui suggère un effet important de la maturation neurophysiologique et hormonale dans le développement de la MCD. Les jeunes avec TDA/H ont une moins bonne tolérance à la douleur, ce que les psychostimulants semblent corriger partiellement. Toutefois, notre étude ne permet pas de conclure sur l’effet du TDA/H sur la MCD.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10209 |
Date | January 2017 |
Creators | Couturier, Louis |
Contributors | Lafrenaye, Sylvie, Marchand, Serge |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Louis Couturier |
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