Le mutualisme est une relation ubiquiste qui est étudiée sérieusement par les écologistes depuis les années 70. Les fourmis, de part leur rôle écologique au sein des écosystèmes, ont développé des relations de mutualisme avec de nombreux organismes et fournissent donc un modèle intéressant pour l'étude de cette interaction. La relation développée avec des herbivores de l'ordre des Homoptères et plus particulièrement les pucerons a été bien étudiée. Divers bénéfices pour les pucerons ont ainsi été mis en évidence, et il semble que la protection contre les ennemis naturels soit le bénéfice majeur retiré de cette association. Cependant, quelques ennemis naturels, surtout parmi les parasitoïdes, ont été identifiés comme étant capables d'exploiter les colonies de pucerons malgré la présence de fourmis par des mécanismes physiologiques, morphologiques ou comportementaux.
Cette étude se divise en trois sections. Le premier chapitre explore les facteurs qui influencent le nombre de fourmis que l'on retrouve au sein des colonies de pucerons. Le nombre de pucerons est alors le principal facteur déterminant le nombre de fourmis que l'on rencontre sur les colonies de pucerons. La date, souvent reliée au nombre de pucerons, influence également le nombre de fourmis. Ce chapitre montre aussi qu'il existe une hiérarchie dans l'entretien des différentes espèces de pucerons rencontrées. Le second chapitre étudie la composition de la guilde aphidiphage que l'on retrouve sur les colonies de pucerons en présence de fourmis. L'ensemble de ces ennemis naturels est divisé en trois guildes distinctes en fonction de leur comportement de prédation: les prédateurs actifs qui déclenchent des réactions défensives chez leurs proies et dont les mouvements sont rapides, les prédateurs furtifs qui ne déclenchent pas de réaction défensive chez leur proie et dont les mouvements sont réduits, et enfin les parasitoïdes qui pondent sur ou dans leur proie. Nous avons alors postulé que les prédateurs furtifs et les parasitoïdes seront dominants au sein des colonies entretenues. Les prédateurs actifs sont alors les plus affectés quels que soit le système plante-pucerons étudié. À l'inverse, les prédateurs furtifs sont dominants au sein de ces communautés sur le chardon et le pommier. Les parasitoïdes sont eux dominants sur asclépiade. L'exclusion des prédateurs actifs par les fourmis semble alors privilégier les ennemis naturels plus vulnérables comme les prédateurs furtifs ou les parasitoïdes. Le troisième chapitre étudie la capacité d'un prédateur furtif, Aphidoletes aphidimyza, à se maintenir au sein de colonies de pucerons entretenues par les fourmis, ainsi que l'impact du mouvement sur ce maintien. La présence de fourmis n'affecte pas le maintien du prédateur furtif contrairement au prédateur actif, Harmonia axyridis. La comparaison entre les larves mobiles et immobiles du prédateur actif montre alors que le mouvement semble affecter l'agressivité des fourmis envers les ennemis naturels.
Cette étude explore donc diverses facettes de la relation de mutualisme fourmis-pucerons, ainsi que l'impact de cette interaction sur les ennemis naturels associés aux pucerons. Plusieurs questions évolutives, qui nécessiteront des études complémentaires pour y répondre, sont alors soulevées par ces résultats. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mutualisme, Trade off coûts-bénéfices, Comportement de prédation, Guilde aphidiphage, Prédation furtive, Mouvements, Zone libre d'ennemi.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3103 |
Date | January 2007 |
Creators | Guénard, Benoit |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3103/ |
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