Dans cette thèse, il est question d'étudier la nature et les variations des représentations symboliques et identitaires véhiculées par les responsables politiques et les dirigeants d'Hydro-Québec lorsqu'ils interviennent entre 1944 et 2005 pour orienter ou pour instrumentaliser la société d'État et le développement énergétique au Québec. L'analyse historienne s'appuie principalement sur trois types de sources : les débats de l'Assemblée législative ou nationale du Québec; les allocutions présentées par les responsables gouvernementaux et les dirigeants de l'entreprise publique; de même que les documents promotionnels traitant des politiques étatiques ou des projets énergétiques. Dans cette perspective, Hydro-Québec peut être considérée comme un vecteur à partir duquel trois catégories de représentations sont véhiculées : celles qui touchent à l'espace approprié, à la modernité ainsi qu'à l'idée de faire société. Les représentations symboliques et identitaires étudiées subissent plusieurs transformations significatives sur une période de soixante ans. Dans un premier temps, l'espace approprié. Le rapport à la nature passe d'un contrôle "viril" des éléments naturels à la prédominance des valeurs de développement durable, en transitant par une ouverture à l'endroit de la protection de l'environnement. D'une manière plutôt similaire, la conception du territoire et de ses régions se modifie en trois temps : l'ouverture d'espaces nordiques vécus, la conquête de territoires septentrionaux utilitaires et le développement des régions nordiques partagées. En second lieu, la modernité. Le rapport à la modernité économique touche d'abord à la tentative de diversifier les pôles industriels pour l'exploitation des ressources premières, avant de se pencher sur l'émancipation économique grâce à l'industrialisation autochtone et, plus tard, de se tourner vers la mise en place des valeurs néo-libérales de rentabilité et de performance. Quant au rapport à la modernité technologique et scientifique, le rattrapage du savoir-faire laisse place à un éloge de l'ingéniosité québécoise source de fierté, avant de favoriser un virage technologique fondé sur de nouvelles technologies intégrées à l'économie. Enfin, l'idée de faire société. Des valeurs communautaires canadiennes-françaises centrées sur la solidarité sociale ainsi que la religion catholique, les composantes mises de l'avant pour faire société se transforment et mettent l'accent sur une émancipation économique, sociale et politique des Québécois francophones avant de s'assurer, plus tard, d'établir une continuité mémorielle avec les idéaux de la Révolution tranquille. Quant au rapport à l'Autre autochtone, il évolue selon quatre phases progressives : ignorance, reconnaissance, coopération et partenariat.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/21552 |
Date | 16 April 2018 |
Creators | Savard, Stéphane |
Contributors | Pâquet, Martin |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xiii, 400 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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