Les témoignages des écrivains et des metteurs en scène, largement relayés par la critique dramatique et universitaire, ont façonné des légendes sur le travail théâtral, réduit les compagnonnages de créateurs au conflit ou à la parfaite harmonie. En confrontant les enseignements de l’école du Cartel – depuis la fondation du Vieux-Colombier (1913) jusqu’à l’achèvement de son legs (1968) – et les collaborations engagées dans la salle et dans l’atelier d’écriture, on se propose de mettre en lumière les logiques qui déterminent les rapports de forces entre les créateurs et d’interroger leurs incidences sur la pratique et la poétique du fait théâtral.La première partie de l’étude éclaire, dans une perspective historique, les relations entre les écrivains et des metteurs en scène dans les deux premiers tiers du siècle et montre la place centrale qu’y joue l’école de Copeau. Elle examine la façon dont les collaborateurs se perçoivent et dont ils conçoivent leur travail au sein de la coopération.La deuxième partie se consacre à l’attelage de cinq héritiers du Cartel (Barsacq, Meyer, Serreau, Barrault et Blin) avec trois générations d’auteurs (Claudel, Gide, Anouilh, Couturier, Ionesco, Beckett, Schehadé et Keineg) et envisage, dans une perspective génétique, le rôle des écrivains dans la salle. Elle met en valeur l’effort des dramaturges pour faire valoir leur légitimité et elle questionne la place de l’argument écrit dans la joute des créateurs.La troisième partie de l’étude éclaire la déclinaison des fonctions du metteur en scène dans le cabinet d’écriture et interroge sa possible influence sur la poétique des dramaturges et sur l’imprimé de théâtre. / The accounts given by writers and directors, widely reported by dramatic and academic critics, have given rise to legends concerning the theatrical work, and have reduced the partnerships between creators to one of either conflict or perfect harmony. By comparing the teachings of the Cartel school – from the foundation of the Vieux-Colombier (1913) to the achievements of its legacy – and the collaborations begun in the theatre and at the writer’s desk, we propose to bring to light the logic determining the balance of powers between creators and to explore its effect on the practice and the poetry of the theatrical.The first part of the study sheds light, from a historical perspective, on the relations between writers and directors in the first two-thirds of the century and shows the central role played by the Copeau school. It examines the way in which the collaborators perceive one another and the way they conceive their work within a collaborative setting.The second part is dedicated to the relationships of five heirs of the Cartel school (Barsacq, Meyer, Serreau, Barrault and Blin) with three generations of authors (Claudel, Gide, Anouilh, Couturier, Ionesco, Beckett, Schehadé and Keineg) and considers, from a genetic perspective, the role of the writers in the stage production. It highlights the efforts of dramatists to assert their legitimacy and questions the place of the text in the creators’ debates. The third part of the study examines the range of functions of the director during the writing process and explores the possible influence it has on the poetry of dramatists and on the printed work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015USPCA178 |
Date | 09 December 2015 |
Creators | Gaillard, Sophie |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Guérin, Jeanyves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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