La réalisation de prédictions précises et surprenantes est une pratique essentielle des sciences empiriques et la confirmation de ces prédictions semble représenter l’un de leurs principaux succès théoriques et pratiques. Ainsi de nombreux scientifiques et épistémologues attribuent-ils aux succès prédictifs le pouvoir de confirmer des hypothèses, d’influencer le cours de l’histoire scientifique, voire de révéler quelles théories reflètent la réalité. Pourtant les prédictions s’appuient souvent sur des représentations simplifiées, idéalisées ou fictionnelles de la réalité. L’objectif de cette thèse est d’analyser l’activité prédictive pour comprendre en quoi consistent les succès prédictifs et quelle portée on peut légitimement leur conférer. L’enjeu de cette analyse est notamment de savoir si une théorie ayant engendré un succès prédictif peut être considérée comme vraie ou partiellement vraie.La première partie de la thèse est consacrée à l’analyse de l’activité prédictive et conclut qu’il existe une pluralité de raisonnements et de succès prédictifs. La deuxième partie étudie l’influence de ces succès sur l’évolution d’une discipline, la cosmologie, de 1917 à nos jours et montre que les scientifiques attribuent de l’importance aux prédictions qui indiquent la capacité prédictive d’une hypothèse ou d’une théorie. Dans la troisième partie, je soutiens que le rôle des prédictions dans le choix rationnel des hypothèses est de permettre de juger de leur fécondité. La quatrième partie étudie les limites de la portée des succès prédictifs en montrant qu’ils ne permettent pas de savoir quels aspects des théories dont ils sont issus reflètent la réalité. / Deriving precise and surprising predictions is a key feature of scientific activity. The confirmation of these predictions by severe tests seems to represent major theoretical and practical successes in the field of empirical sciences. Therefore, many scientists and philosophers of science view predictive successes as having an important weight in scientific change, theory choice and for the identification of true claims about reality. However, predictions are often derived from simplified or idealised representations of real-world systems. The aim of this dissertation is to analyse the predictive activity of empirical sciences in order to circumscribe the scope of predictive success. First, I claim that predictive successes come in many forms and structures. In the second part, I investigate the impact of successful predictions in the history of modern cosmology since 1917 and argue that scientists value predictions attesting the predictive capacity of new hypotheses. In a third part, I examine the weight of successful predictions in the confirmation of hypotheses and claim that they serve as a proxy for one of the most important virtues of theories: fruitfulness. The last part is dedicated to the limits of scientific successes and shows that novel predictions cannot help us to circumscribe which posits of scientific theories are worthy of belief.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H223 |
Date | 06 December 2017 |
Creators | Leconte, Gauvain |
Contributors | Paris 1, Wagner, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds