Au quotidien, nous sommes exposés à une multitude de xénobiotiques, des molécules exogènes à un organisme vivant et qui sont considérées toxiques pour ce dernier. Parmi tous ces xénobiotiques, le Bisphénol-A (BPA), un xénoestrogène, est l'un de ceux attirants le plus l'attention de la communauté scientifique. Des travaux effectués antérieurement par notre laboratoire ont mis en évidence des effets cytotoxiques sur les cellules placentaires (Benachour et Aris, 2009). À de très faibles concentrations, le BPA induit une augmentation significative de l'apoptose et de la nécrose des cytotrophoblastes. De plus, à ces mêmes concentrations, le BPA provoque une augmentation de l'expression et de la sécrétion de facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-alpha), une cytokine clef dans les phénomènes d'inflammation. À un niveau cellulaire, la nécrose, l'apoptose ainsi que l'augmentation de la sécrétion de TNF-alpha sont des observations décrites dans les cas de prééclampsie (PE), de diabète gestationnel (DG) et de retard de croissance intra-utérin (RCIU). Ces travaux laissent croire à une plus grande accumulation du BPA chez les femmes ayant développé l'une de ces complications, ainsi qu'un rôle du BPA dans le développement physiopathologique de ces complications. Pour vérifier cette hypothèse, quatre groupes ont été formés, un groupe témoin où aucune pathologie n'est connue, un groupe de femmes ayant développé la prééclampsie, un groupe de femmes ayant développé un diabète gestationnel et finalement un groupe de femmes ayant eu une grossesse compliquée par un retard de croissance intra-utérin. Chacun de ces groupes était formé de 23 candidates sélectionnées dans une cohorte préexistante, la cohorte PÉRICARD. Pour chaque candidate, le Bisphénol A a été quantifié dans le sérum maternel, dans l'homogénat placentaire ainsi que dans le sérum foetal. Les dosages ont été effectués par chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse, l'une des méthodes les plus sensibles existantes pour la quantification du Bisphénol A. Nos résultats ont permis de mettre en évidence une accumulation différentielle du BPA dans le placenta de femmes ayant une grossesse avec prééclampsie et ayant mené à un retard de croissance intra-utérin. Le placenta de ces femmes a accumulé une plus forte quantité BPA que les femmes du groupe témoins. Ces résultats entérinent donc l'hypothèse d'une implication du BPA dans la prééclampsie et dans le retard de croissance intra-utérin.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6332 |
Date | January 2013 |
Creators | Leclerc, François |
Contributors | Aris, Aziz |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © François Leclerc |
Page generated in 0.0021 seconds