Depuis le début des années 2010, le terme de « quotidien » remplace celui de « banlieue » dans certains discours politiques pour désigner les gares ferroviaires de proximité en Île-de-France. Contrairement aux « quartiers sensibles » ou aux « agglomérations », cette expression des « gares du quotidien » se présente a priori bien plus comme un nouvel élément de langage dans l’air du temps que comme une catégorie politique ou administrative installée. Néanmoins, celle-ci apparaît dans le débat public à un moment particulier, en creux du projet de Grand Paris Express, comme précipitée par un certain nombre d’acteurs aux stratégies et idéaux a priori convergents, et s’accompagne d’une vague de travaux assez inédite dans les gares de ces réseaux. De plus, le « quotidien » ne saurait renvoyer aux mêmes images ni aux mêmes valeurs que la « banlieue ». En cela, cette substitution ne saurait être fortuite. À partir d'une analyse des représentations véhiculées par différentes formes de récits d’acteurs d’une part, et d’une exploration des gares et des projets dont elles font l’objet dans le territoire de la Seine Aval d’autre part, cette thèse entend dévoiler les ruptures qui autorisent l’émergence des « gares du quotidien » comme nouvelle catégorie du Grand Paris, les significations qui la traversent, et les transformations auxquelles elle engage. Son ambition est ainsi de discuter plus largement les fonctions imaginaires de la catégorisation dans la fabrique des espaces urbains. Ce faisant, ce travail propose une relecture de l’histoire contemporaine de l’aménagement francilien à travers la lentille du « quotidien », et révèle sous cet angle certains basculements dans le rapport des acteurs du transport et de l’urbanisme à la « banlieue » et à ses habitants, mais aussi dans les segmentations professionnelles et les rapports de force en présence / The beginning of the years 2010s saw a terminological shift within political discourses: railway stations in the Île-de-France region, previously designated as ‘suburban stations’, increasingly became known as ‘everyday life stations’. Unlike other trending expressions such as ‘sensitive neighbourhoods’ or ‘agglomerations’, this expression does not relate to a well-identified political or administrative category. Nonetheless, it appears in public debate at a peculiar moment, in the context of the Greater Paris (Grand Paris) project, as if it were precipitated by a wide array of actors sharing conveying ideals and strategies. It is also accompanied by important work in the stations of these networks. As a result, this substitution cannot be incidental, and the term ‘everyday life’ indeed refers to imaginaries that differ substantially from the previously used adjective – ‘suburban’. By analysing the representations conveyed by different forms of stakeholders’ narratives, and by exploring stations and the urban projects they are part of in the Seine Aval territory, this dissertation seeks to unravel the fractures and discontinuities that allow for the emergence of ‘everyday life stations’ as a new category of the Greater Paris, its interweaving meanings, and the way in which it renews the materiality of spaces. Its ambition is thus to discuss more broadly the imaginary functions of categorisation in urban fabric. In doing so, the work offers a new reading grid for the contemporary history of planning in the Île-de-France region. By looking through the lens of ‘everyday life’, it uncovers a number of shifts in the relationships between actors in the transportation and urban planning sectors, with suburban areas and their inhabitants. This approach is also insightful for the assessment of professional segmentations and power relations at work
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PESC1006 |
Date | 12 March 2018 |
Creators | Avide, Elise |
Contributors | Paris Est, Picon, Antoine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0037 seconds